
Une initiative problématique !
Le ministère a demandé aux président·es d’université, par un courrier du 18 novembre 2025, de relayer auprès des personnels et des étudiant·es de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) un questionnaire présenté comme «une enquête nationale sur l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur et la recherche». En réalité, ce sondage les conduit à se prononcer notamment sur le conflit israélo-palestinien mais aussi à indiquer leur appartenance ou leur proximité avec un parti politique ainsi que leur religion éventuelle.
L’enquête en question qui se veut être une estimation de la place qu’occupe l’antisémitisme dans les universités. Or, en se penchant sur certaines questions, elle semble loin d’être neutre: « Quand vous pensez à la situation d’Israël, de laquelle des deux opinions suivantes êtes-vous le plus proche : « Israël est un pays puissant qui mène une politique agressive vis-à-vis de ses voisins » ou « Israël est un petit pays qui se défend contre des pays voisins, dont certains souhaitent le détruire » ? »
De plus, l’enquête qui est censée être réservée aux cercles universitaires (étudiants et enseignants), peut être complétée par n’importe qui. Hébergée sur le cloud de Google, quiconque connait le lien peut répondre aux questions. Une faille non négligeable au vu de la nature du questionnaire.
Une réaction proportionnée
Les présidents d’universités s’opposent à la diffusion du sondage. L’association France Universités a informé le ministère de l’enseignement supérieur qu’au vu d’«un certain nombre de problèmes dans sa conception et les questions posées », elle ne cautionnerait pas le questionnaire de 44 pages établi par l’IFOP censé permettre de « quantifier le phénomène ».
Quant à la Ligue des droits de l’homme, elle a immédiatement réagi à cette tentative de mise au pas des universitaires. Elle porte une pétition aux côtés d’autres organisations dont le syndicat de l’enseignement supérieur le SNESUP-FSU.
Retrouvez ICI cette pétition et le texte qui l’accompagne.