Les toilettes sèches, sans tabous

Le magazine en ligne « Reporterre » publie, en 3 volets, une enquête intitulée « Toilettes sèches : et si on s’y mettait ? »

5 à 10 litres d’eau potable pour chaque chasse d’eau tirée, n’est-ce pas une hérésie complète à l’heure où l’on prend pleinement conscience de la nécessité d’économiser l’eau ?

Cette série d’articles bat en brèche les idées reçues  : « C’est un truc d’arriéré », « ça pue », « ça pollue », « je n’ai pas l’espace pour ça », « je n’ai pas envie de changer mes habitudes ».

On croit souvent que ce type d’installation est réservée aux événements éphémères comme les festivals qui attirent beaucoup de monde sur une période courte. Mais il n’en est rien, une installation pérenne à la maison est parfaitement fonctionnelle et agréable à utiliser (zéro odeur).

Mais il faut regretter que la législation oblige à avoir des toilettes classiques à la maison, c’est pourquoi vous trouverez chez moi – et chez d’autres – 2 toilettes,  1 sèche pour les usages courants et 1 classique juste pour satisfaire la réglementation : une aberration de plus.

Le lien pour accéder directement aux articles est ici : https://reporterre.net/Toilettes-seches-et-si-on-s-y-mettait

 

Et sur le même sujet, vous pourrez regarder mercredi 9 août sur la chaîne LCP (à 22 heures), le documentaire « La Grande bataille des toilettes » d’Arnaud Robert, extrait ici : https://www.youtube.com/watch?v=YN3hgEfSah4

 

Consultation publique sur les éclairages publicitaires dans les petites villes

En plein milieu de l’été le gouvernement consulte les citoyens pour la modification d’un article (R.581-42) du code de l’environnement qui permettrait l’installation d’écrans numériques publicitaires dans les petites villes.

Si une telle modification était actée, ce serait une grave atteinte, dans de nombreuses localités, à la qualité du ciel nocturne sans compter un gaspillage d’énergie insensé à l’heure où l’on nous demande justement de faire preuve de sobriété !

Bien entendu, j’ai personnellement voté « défavorable ».

Le lien pour donner son avis (pour ou contre) est ici : https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=forum&id_article=2877

Attention, la consultation sera close le 10 août !!

« En avoir pour mes impôts », le gouvernement informe et consulte…

Le ministère de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique (excusez du peu) a ouvert une nouvelle section de son site internet (https://www.economie.gouv.fr/enavoirpourmesimpots) pour nous informer de l’origine des recettes fiscales et de la ventilation des dépenses afin que vous voyez par vous-même « si vous en avez pour vos impôts », comprendre suffisamment de services au regard de ce que vous payez.

Vous êtes même incités à participer à une courte consultation en ligne (via le bouton « Consultation : donnez votre avis ! ») afin que vous donniez justement votre avis, ou plutôt votre ressenti, et dixit le ministère, « les réponses permettront de tirer des enseignements pour les prochains budgets ». Quels enseignements, mystère !

Alors, participer ou pas ?

Voici ci-dessous l’avis de la journaliste Marie Viennot de France Culture lors de son émission « La bulle économique » diffusée le 29 avril dernier (durée 5 minutes) :

Rallye Castine : on accélère ou on freine ?

Le Rallye Castine continue à faire des vagues et un collectif d’opposants vient de se créer pour dénoncer notamment les atteintes à l’environnement créées par cette manifestation.

Nous relayons ici leur message, leur invitation à un rassemblement festif le samedi 25 mars ainsi que la pétition qu’ils ont mise en ligne sur CHANGE.ORG

Les 5, 6 et 7 mai Le Rallye Castine va encore une fois saccager des sites à fortes valeurs patrimoniales et environnementales comme La Vallée de la Doue à Martel, le site du Hameau de Barrières et des Dolmens à Miers.

Afin de manifester notre opposition au passage du rallye dans ces sites fragiles, Le collectif « Ici on vit bien SANS LE RALLYE CASTINE » vous propose une

MARCHE CITOYENNE

SAMEDI 25 MARS 2023 RV à 11h00

au PONT DE MURLAT (entrée du chemin vers l’œil de la Doue )

D23 entre Martel et L’Hôpital Saint Jean

Un pique-nique tiré du sac s’ensuivra.

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Film documentaire + débat le 14 janvier à Souillac

Une soirée « film + débat » organisée dans le cadre du partenariat entre Attac Lot et le cinéma Le Paris de Souillac.

Gambarô (Courage ! en japonais).
Un film de Alain Saulière et Thierry Ribault – co-produit par les Ateliers du passeur et CNRS Images (2014, 51 minutes)

Dans le film Gambarô, les réalisateurs ont recueilli la parole de personnes qui, loin de se positionner comme des victimes, ont adopté des postures qui sont le fruit d’une mûre réflexion. Ils sont les survivants d’une catastrophe nucléaire. Dans cette méditation sur Sisyphe, sur la relation de l’individu à l’Etat, sur la résistance et la soumission, sur le déni et sur la signification profonde du fait d’être « sauvé », c’est bien la menace qui constitue un des grands thèmes du film : celle que le désastre nucléaire fait peser sur ce qu’il y a encore d’humain en l’homme.

Le film Gambarô a reçu le Prix du Fukushima Film Festival Our Planet-TV

Thierry Ribault est économiste et chercheur au CNRS.
Il a travaillé sur les modalités d’emploi dans les activités de service avec une perspective de comparaison internationale.
Chercheur au laboratoire Clersé à l’Université de Lille, il contribue à une nouvelle sociologie politique de la connaissance et de l’ignorance en prenant le nucléaire comme champ d’étude.
Il a été, de 2013 à 2016, responsable scientifique du Laboratoire international associé du CNRS-InSHS « Protection humaine et réponses au désastre – Soin intensif en sociétés industrielles », en partenariat avec l’Université Doshisha à Kyoto et l’Université de Fukushima.

Pour aller plus loin, lire ICI.

Un exemple de sobriété énergétique : la marmite norvégienne

En cette période qui devrait être festive et où l’on nous dit que c’est la fin de l’abondance et que la mode est aux pulls roulés, les conseils pour réduire sa consommation énergétique se multiplient.

On nous vante désormais les bienfaits de la sobriété, concept mis en avant par tous les mouvements écologistes depuis plus d’un quart de siècle, mais qui était alors décrié par les mêmes qui nous la présentent aujourd’hui comme nouvellement sorti de leur chapeau.
La sobriété qu’est-ce que c’est ? C’est ni plus ni moins que le contraire du gaspillage.

Et dans le domaine de la vie quotidienne et de la préparation des repas, la marmite norvégienne refait son apparition ; je dis refait puisqu’elle est connue depuis des siècles.
Elle a été remise en avant au début des années 2000, notamment dans dans le cadre du scénario Négawatt, l’objectif étant de réduire de moitié la consommation énergétique familiale, et en corollaire les émissions de CO2.

Il s’agit d’un procédé très simple de fin de cuisson des aliments consistant à les placer dans un récipient lui-même contenu dans un réceptacle isolant. Après avoir été chauffés de façon traditionnelle (mais beaucoup moins longtemps que le temps de cuisson habituel), les aliments finissent d’y cuire de façon autonome, sans nouvelle dépense d’énergie.

Contrairement à ce que son nom indique, il ne s’agit pas forcément d’une marmite ; c’est un caisson ou un sac garni d’isolant thermique dans lequel on place le récipient de cuisson (casserole, autocuiseur, faitout…) contenant le plat dont la cuisson a été démarrée sur le feu : dans cette enceinte isolée, le plat va continuer à cuire sans aucune source d’énergie extérieure, en refroidissant lentement. Ainsi, les déperditions de chaleur sont réduites au minimum et au bout d’une heure ou deux, le repas est prêt et chaud.
Pour garder un maximum de chaleur, la marmite norvégienne agit selon les 3 principes suivants :
• réduction de la convection, en empêchant la circulation de l’air
• réduction de la conduction, grâce à l’isolation
• réduction du rayonnement, en utilisant un réfléchissant de type couverture de survie

Il existe sur le marché des fours « basse température », mais la marmite va plus loin car le plat est totalement confiné et la chaleur ne s’échappe que très progressivement.

Pour rester dans l’esprit antigaspi, le plus simple est de se fabriquer sa propre marmite (méthode DIY = Do It Yourself) et les tutoriels, et même des livres, abondent.

Quelques références qui m’ont servi à écrire cet article :

La défenseure des droits fait des recommandations face aux dysfonctionnements de « Maprimerénov’ »

Impossibilité de créer un compte ou un dossier, de déposer en ligne les pièces justificatives, de modifier les éléments du dossier et finalement d’engager les travaux…, telles sont les difficultés dans l’accès au service « MaPrimeRénov’ », qui peuvent conduire les usagers les plus précaires à se retrouver dans une situation encore plus difficile. La Défenseure des droits a donc décidé de publier une décision portant recommandations générales à l’Agence nationale de l’habitat (Anah).

Les effets pervers du tout dématérialisé

Les demandes d’aide dans le cadre du dispositif « MaPrimeRénov’ » doivent obligatoirement être réalisées de manière dématérialisée par le biais d’un formulaire rempli en ligne sur la plateforme dédiée. La Défenseure des droits a alerté l’Anah sur les conséquences de la dématérialisation totale de la procédure qui conduit à priver certains bénéficiaires potentiels d’une aide.

En effet, alors que le ministre délégué à la Ville et au Logement a annoncé la mise en place d’un nouveau dispositif d’aide, basé sur celui de « MaPrimeRénov’ », la Défenseure des droits rappelle que la réalisation des démarches administratives dématérialisées doit demeurer une possibilité ouverte à l’usager et non devenir une obligation. L’usager doit pouvoir choisir le mode de communication le plus approprié à sa situation lorsqu’il échange avec l’administration.

Par conséquent, dans la mesure où la plateforme « MaPrimeRénov’ » subit depuis sa mise en place de graves dysfonctionnements techniques récurrents, la Défenseure des droits estime qu’il incombe désormais à l’Anah d’y remédier. Elle lui adresse donc plusieurs recommandations, notamment :

  • Résoudre définitivement les difficultés techniques affectant sa plateforme de dépôt des dossiers
  • Diminuer les délais de traitement des dossiers confrontés à des difficultés
  • Améliorer l’information des usagers notamment par la mise en place d’interlocuteurs qualifiés
  • Régulariser l’ensemble des demandes d’aide n’ayant pu aboutir en raison de difficultés imputables à la mise en œuvre du dispositif

Pour accéder au rapport, cliquez ICI.

Un extrait du rapport montrant comment sont traités les citoyens les plus en difficulté :

 

Que deviennent réellement les vêtements que vous mettez dans les bennes ?

Nous vous proposons de visionner ici un extrait du documentaire du journaliste Hugo Clément « Où finissent nos vêtements ? » diffusé sur France Télévision.

On y apprend que « les vêtements déposés dans les bennes de collecte sont majoritairement exportés dans des pays pauvres où ils sont à nouveau commercialisés. Les plus abimés d’entre eux finissent leur voyage dans des décharges à ciel ouvert puis dans les océans. Au Bangladesh, ce sont les teintures utilisées pour les textiles qui sont déversées dans les rivières ».

En effet, alors que nous pensons faire une bonne action en déposant nos vieux habits dans des bennes de collecte, plus de la moitié d’entre-eux sont compressés, exportés et revendus à des pays pauvres… Un business mondial qui contribue à la pollution massive des rivières et des océans.

Regardez un extrait de 14 minutes de ce documentaire en cliquant dans l’image ci-dessous.

Les mégabassines en question

Qu’est-ce qu’une mégabassine ?

Un immense réservoir d’eau sur 8 à 10 hectares au beau milieu des champs, creusé à 10 ou 15 mètres de profondeur et tapissé de bâche plastique. Officiellement appelées « réserves de substitution », ces mégabassines peuvent emmagasiner jusqu’à 900 000 mètres cubes d’eau, soit l’équivalent de 360 piscines olympiques. Elles sont remplies en hiver par pompage direct dans les nappes phréatiques pour stocker l’eau et ainsi éviter de pomper celle-ci en saison chaude lorsque les nappes phréatiques et les cours d’eau sont au plus bas et que des arrêtés de crise restreignent l’irrigation. Cette technique peut paraître de simple bon sens mais cache d’autres enjeux.

Des mégabassines au service de qui et de quoi ?

Ces infrastructures agricoles très coûteuses sont réservées à l’agriculture industrielle essentiellement pour la monoculture intensive du maïs extrêmement gourmande en eau et destinée à l’élevage industriel et à l’export. Ces installations étant financées à 70 % par les pouvoirs publics, se pose la question du modèle agricole productiviste ainsi soutenu tandis que les opposants aux mégabassines défendent des pratiques agroécologiques plus respectueuses des sols et du cycle de l’eau. Ils critiquent l’accaparement de la réserve souterraine en eau par les agro-industriels pour compenser de surcroît des pratiques qui continuent à stériliser les sols. Les scientifiques dénoncent aussi les limites de ces réservoirs d’eau en surface car ils estiment l’évaporation entre 20 à 60%.

Quelle répartition de la ressource en eau ?

En se réservant l’eau des sous-sols, les agro-industriels se la privatisent en quelque sorte et en dépit de leurs voisins. Si les petits paysans, les maraîchers qui n’ont pas accès à ces infrastructures coûteuses n’ont plus d’eau, ils seront alors obligés de vendre leurs terres et il est facile d’imaginer par qui elles seront accaparées.

Les opposants voient donc en ces mégabassines un vrai danger pour la répartition de l’eau d’autant que la crise climatique pourrait bien faire de celle-ci une denrée rare. Les nappes phréatiques sont de moins en moins aptes à se recharger l’hiver et les seuils critiques sont atteints chaque année. Alors que la ressource va se raréfier en période estivale, quelle sera la répartition entre l’agro-industrie et l’eau potable pour les usagers ou même le stockage d’eau pour lutter contre les incendies ?

Le département de la Vendée a été le premier à s’équiper de mégabassines. Il en compte une trentaine en activité. La capacité de celle du Langon est de 851 000 m³ soit l’équivalent de la consommation annuelle d’eau de 15 754 personnes. Dans les Deux-Sèvres, celle de Sainte-Soline en construction, qui fait beaucoup parler d’elle, devrait avoir un volume de 720 000 m³. Une quinzaine ont été construites en Charente, une dizaine en Charente-Maritime et en Vienne, six dans les Deux-Sèvres qui en prévoit seize à l’avenir et bien d’autres projets sont en cours à travers la France notamment en Haute-Savoie pour la fabrication de neige artificielle…

La communauté scientifique est unanime: pour une bonne gestion de la ressource en eau, l’infiltration dans le sol est indispensable et il faut favoriser la création de zones humides qui fonctionnent comme des éponges. Or, ces ouvrages mettent en péril les écosystèmes dépendants des nappes phréatiques comme les cours d’eau et menacent même parfois les réserves en eau potable de la population. Le Marais Poitevin, deuxième zone humide de France, pourrait-il bientôt devoir changer de nom ?

Pour en savoir plus, le média Reporterre a consacré plusieurs articles à ce sujet comme cette interview d’un batelier du Marais Poitevin ICI ou encore cette tribune portée par des élus et 150 associations locales d’Indre-et-Loire ICI. Dans Ouest-France, un agriculteur vendéen propose une autre alternative à l’assèchement des rivières en Sud-Vendée ICI.

Et comme cette « guerre de l’eau » n’est pas prête de s’arrêter, toujours dans Reporterre, un article très éclairant ICI sur ce nouvel élément de langage, « l’écoterrorisme », issu de la lutte contre les mégabassines.

Sans oublier la croustillante chronique d’Usul et Cotentin sur la chaine de Médiapart, à visualiser ci-dessous: