Retour sur la réunion publique « Cœur de village » du 15 septembre et le conseil municipal qui l’a précédée

Complément au procès-verbal somme toute lapidaire du conseil municipal du 7 septembre (ICI), conseil préparatoire à la réunion publique qui s’est déroulée la semaine suivante

Deux délibérations seulement pour ce conseil éclair mais davantage de discussions en questions diverses qui n’ont pas été rapportées dans le P.V.

Concernant la 1ère délibération avec l’aménagement de sécurité sur la RD 15 en continuité de la RD 87, le refus de subvention du FAST a été motivé car ce projet ne fait pas partie de l’aménagement paysager.

Pour la 2ème délibération, il est précisé que l’échange de terrain entre Monsieur Armand et la commune est indispensable pour l’aménagement puisque comme le verrons ensuite la première phase de cette opération consiste à déplacer les véhicules en stationnement sur la place de l’église vers ce nouveau parking qui sera construit sur le terrain acquis par la commune lors de l’échange.

Dans les questions diverses non rapportées, il a été question de la voirie avec des renouvellements de chaussée en cours mais aussi de l’inquiétude face au 4 tonnes d’enrobé qui restent, présageant les économies à faire pour tenir jusqu’en mars 2023. Des maires commencent aussi à se plaindre auprès de la communauté de communes, comme celui de Lachapelle-Auzac qui a écrit un courrier de doléance à Cauvaldor et qui exprime que les communes n’ont pas plus de moyens avec Cauvador que lorsqu’elle géraient la voirie seule. Cauvaldor met la priorité sur les tronçons qui desservent le plus de monde d’où le délaissement des hameaux. À Gignac, des petits tronçons de routes communales qui desservent des habitations sont en très mauvais état.

Ensuite, il est rapporté la demande du Rallye Castine pour 2023 sur le même itinéraire que 2022 avec un départ aux Genestes et aux Fraux.

Evocation de l’achat d’une balayeuse en commun avec Nadaillac car beaucoup de graviers sur les routes charriés par les chemins qui y débouchent lors des pluies.

Enfin, c’est l’opération « Cœur de village » qui a donné lieu à une véritable discussion. Certains conseillers, absents lors de la réunion entre la mairie et le cabinet d’étude pendant les congés d’été, manifestent leur incompréhension face aux options qui ont été prises concernant la végétalisation des espaces, notamment du futur parking. Ils soulignent que l’utilisation des joints engazonnés entre les pavés risque, en saison pluvieuse, de couvrir le parking de boue. Mais il y a un autre enjeu : si le projet revégétalise les espaces à une hauteur inférieure à 30% de bitume, alors les subventions sont plus importantes… Cependant, il est précisé que l’enveloppe est fixée mais que rien n’est arrêté quant au choix des matériaux. Pourtant, il semblera lors de la réunion publique une semaine plus tard que les choses soient bien plus arrêtées que cela…

La réunion publique 

Devant une assemblée moins nombreuse que lors de deux précédentes réunions publiques, nous avons eu droit dans un premier temps à une présentation synthétique de la 1ère phase de cette opération par un représentant du bureau d’études en charge du projet. Ensuite un temps de questions / réponses autour du contenu de ce projet et de ses prolongements a été proposé.

Présentation du projet porté par Cauvaldor :

Après une rapide introduction de notre Maire excusant l’absence de certains représentants de Cauvaldor (mais pas celle des 4 conseillers absents !), la parole a été donnée à Francis Lacayrouze, vice-président en charge de la voirie.

Celui-ci est revenu sur les objectifs premiers des opérations « Cœur de village » :

  • Rendre plus agréable la vie dans le bourg,
  • Adapter l’espace bourg au changement climatique,
  • Valoriser le patrimoine bâti.

Il a ensuite expliqué pourquoi Cauvaldor porte ces projets et comment :

  • D’abord pour une assistance aux communes dans la conception des projets car compte tenu du niveau de financement ce sont des projets qui s’inscrivent dans un temps long,
  • Pendant la 1ère phase du projet c’est en effet la commune qui doit définir les orientations jusqu’à l’esquisse de celui-ci suivant certains critères. C’est ce que nous avons vu lors de la réunion publique du 5 mars avec les esquisses du CAUE,
  • Deuxième moment du projet conduit par Cauvaldor qui reprend le dossier pour son montage technique avec le bureau d’étude choisi avant le début des travaux. C’est ce qui nous est présenté ce soir là,
  • La commune est accompagnée par les services de l’Intercom qui est maître d’ouvrage mais elle aura en charge la réalisation des travaux.

Il revient ensuite sur le financement de cette opération (chiffres arrondis) :

  • DETR  (état) : jusqu’à 30 %
  • Région : 20 à 25 %
  • Département via FAST (Fonds d’Aide pour les Solidarités Territoriales) : 15 %
  • Reste donc 40 % du budget total : Cauvaldor à 20 % et Gignac à 20 %

Après cet exposé, notre Maire reprend la parole pour introduire Etienne Roby, architecte paysager du bureau d’études DEJANTE PAYSAGE, VRD & CONSTRUCTION de Saint-Céré mais pas que… 

Premières surprises :

Nous apprenons :

  • Que l’association Lo Patrimoni est impliquée dans le projet ; ceci expliquant la présence de Robert Vayssié et de Jacqueline Leclerc au premier rang de l’assemblée [EDIT du 16-12-22 : voir les commentaires en lien avec cet article],
  • Qu’une réunion des riverains de la place de l’église s’est tenue le jeudi précédent car ce sont les premiers concernés (dixit notre édile) ? Ceci expliquant peut-être le moindre public. Que s’est-il dit lors de cette réunion ? Nous l’ignorons, tout comme les réactions des gignacois qui étaient présents. Était-ce une façon de « déminer » cette réunion publique à laquelle nous assistons ?

Nous pensons une nouvelle fois que les choses manquent de transparence ; y aurait-il impossibilité de communiquer ouvertement sur ce projet ? Nous reviendrons sur cette problématique.

Présentation de M.Roby :

Cette présentation ne porte que sur la 1ère phase du projet « cœur de village ».

Où nous apprenons qu’il y aura au moins deux phases à ce projet : une deuxième phase portera sur l’intégralité du bourg et pourra porter sur les travaux de sécurisation restant à faire + voire une troisième phase portant sur la construction d’une hypothétique halle couverte…

Le projet central de réaménagement de la place de l’église (phase 1) s’articule autour de quelques objectifs globaux :

  • Maintenir et renforcer le contenu rural de l’aménagement (?),
  • Redonner l’espace public aux usagers et non plus aux voitures,
  • Renforcer la végétalisation de l’espace,
  • Respecter la perspective vers l’église,
  • Permettre une polyvalence de l’aménagement.

Il faudra donc : « déperméabiliser » la place, déplacer le stationnement des véhicules et renforcer sa végétalisation avec 12 arbres dans un îlot central et par l’implantation d’un revêtement (dalles de calcaire de tailles différentes) avec joints engazonnés.

Pour ce faire, le terrain récemment acquis par la mairie derrière le local d’Ecaussystème sera transformé en un parking de 32 places ; nombre de places correspondant à peu près au nombre de voitures garées actuellement sur la place.

La plantation des arbres au milieu de la place rendra possible l’émergence de deux perspectives fortes pour l’esthétique de la place : la première vers l’église et une deuxième sur le côté droit de la place pour l’implantation d’une éventuelle halle (qui d’après les premières réflexions et l’espace restant pourrait être d’une superficie de 80 m2 soit par exemple un rectangle de 8 m par 10).

Les « pieds » des façades ouvrant sur la place feront l’objet de créations de massifs.

Les réseaux fluides et énergétiques seront repensés car c’est le bon moment pour le faire.

L’espace devant l’église restera ouvert et l’existant sera respecté.

Quid de l’accès des riverains ?

La venelle le long de la maison Bastit restera ouverte jusqu’à la place et l’accès à celle-ci par le bas sera rendu possible par la pose de bornes escamotables.

Le panneau d’affichage de la place disparaîtra.

Une continuité jusqu’à l’école en liaison avec la sécurisation du bas du bourg est à l’étude et donc celle-ci est en standby pour l’instant.

M. Roby revient ensuite sur l’expertise de son entreprise dans ce type de dossier car ils ont déjà été en charge des aménagements dans les bourgs d’Autoire et de Bretenoux (en ce qui concerne le Lot).

Et le coût de tout ça ?

Evidemment tout cela a un coût important !

Une estimation pour cette première phase a été réalisée pour les demandes de subventions à hauteur de 850 000 euros. La part communale devrait donc être d’environ 165 000 euros et un emprunt sur 15 ans a été réalisé pour ce faire.

Ceci étant il ne faut pas oublier d’y ajouter l’achat du terrain pour le nouveau parking pour 23 000 euros et M. Roby ajoute que la deuxième phase prévue après la réalisation des travaux sur la place est estimée à 300 ou 400 000 euros.

Ce qui porte le coût de ce projet à environ : 1 million et 273 00 euros ! (a minima et hors construction éventuelle d’une halle dans la troisième phase du projet) même si la municipalité nous certifie qu’il n’y aura pas (ou peu) d’augmentation du taux d’endettement de la commune.

Les réactions de la salle et notre sentiment :

Les questions ont été très nombreuses ce qui montre bien l’intérêt que peuvent avoir les gignacois sur le contenu du projet et le coût de celui-ci.

Elles portent sur plusieurs points :

  • La difficulté pour le public d’appréhender le projet global car, à chaque question portant sur la deuxième phase du projet d’aménagement global du bourg, il a été répondu que cela fera l’objet d’une autre réunion publique.

Mais pourquoi ne pas présenter le projet dans son intégralité ? Nous pensons que ce projet de réaménagement de la place de l’église ne peut se comprendre que dans un objectif global de village ; pourquoi faire ces choix pour la place sans nous expliquer ce que seront les restant du bourg. Il doit y avoir une cohérence globale et c’est sur cette cohérence que portaient ces questions.

  • Réorganiser l’espace public c’est aussi donner les moyens aux gignacois de se l’approprier, c’est pourquoi plusieurs questions ont porté sur les usages de la place par ses usagers.

Il a été répondu in fine par Mme la Maire que l’objectif principal de cette première phase est bien de supprimer les véhicules de la place et de les déplacer sur un nouveau parking.

Mais pour faire quoi ? Il semblerait au vue des réponses obtenues qu’il ne soit pas prévu pour l’instant de bancs et/ou de tables ni d’espace de jeux pour les enfants sur la place. À quoi va-t-elle servir ? Organiser l’espace sans donner les moyens et des raisons de se l’approprier n’est-ce pas aller à un échec et en faire un espace mort, certes beau et dégagé, mais l’objectif doit aussi être de redonner une vie au bourg ; l’esthétique, le « beau » est important mais quid dans la pratique de la vie de tous les gignacois ?

  • Plusieurs interventions ont également porté sur le choix du matériau du dallage remettant en cause le choix de dalles en calcaire car, selon des intervenants qualifiés, il apparaît peu probable qu’il existe des dalles calcaires non gélives. Et d’autre part comment gérer les manifestations qui pourraient se faire sur ces dalles sans qu’elles soient souillées ?

Sans vouloir pousser le bouchon trop loin et pour réduire les coûts de ce chantier, ne serait-ce pas possible d’imaginer un engazonnement total ou partiel de la place jusque devant l’espace déjà existant devant l’église ? Pour le coup nous serions dans une vraie végétalisation redonnant de l’espace aux arbres qui seront plantés avec un espace vert accueillant au milieu du bourg !

Pour conclure, nous dirons que l’opération « cœur de village » est importante pour la vie de la commune car c’est un vrai défi à relever que de faire revivre le bourg et ainsi donner envie aux gignacois de se retrouver dans des lieux qui, il n’y a pas si longtemps, étaient pleins de vie. Mais cela doit se faire en toute connaissance de cause et il nous apparaît très important, pour la bonne compréhension du projet global, que nous soyons tous informés du contenu de la deuxième phase de travaux. C’est aussi donner à tous, les moyens de se projeter dans l’avenir  de notre commune et de comprendre le coût de ce projet.

D’autre part, à aucun moment, il n’a été question de réelle concertation des habitants sur le contenu même du projet, tout au plus la municipalité attend nos éventuelles suggestions… 

Ceci étant, la seule certitude que nous ayons, c’est notre premier maire adjoint qui nous l’a apportée puisqu’il a clos la réunion en disant que, quoi qu’il en soit, les travaux commenceraient en mars 2023 ! 

2 réflexions au sujet de “Retour sur la réunion publique « Cœur de village » du 15 septembre et le conseil municipal qui l’a précédée”

  1. Droit de réponse de l’association Lo Patrimòni :
    Il est écrit : « Nous apprenons que l’association Lo Patrimoni est impliquée dans le projet ; ceci expliquant la présence de Robert Vayssié et de Jacqueline Leclerc au premier rang de l’assemblée. »
    L’association Lo Patrimòni n’est nullement impliquée dans ce projet. Jamais il ne lui a été demandé de donner un avis ou de formuler des propositions. Jacqueline Leclère et Robert Vayssié ont été invités à assister à la réunion, comme les autres habitants de la commune. Pendant la réunion ni l’un ni l’autre ne sont intervenus. Ils ont découvert le projet ce soir-là.
    De plus nous n’étions pas au premier rang, mais au dernier rang de l’assemblée !

    Répondre
    • Nous remercions Lo Patrimòni de cette précision et de cette clarification ; nous avons juste relayé dans notre article ce que nous avons clairement entendu de la part des animateurs de la réunion.

      Répondre

Laisser un commentaire