Des futures méga-centrales photovoltaïques à Cressensac-Sarrazac ?

Durant l’été, et au fil de ses investigations, le collectif Stop Agrivoltaïque Cressensac a découvert de nouveaux projets de méga-centrale photovoltaïque sur la commune.  Les citoyens dénoncent l’accaparement des terres au profit de l’industrie photovoltaïque et au détriment de la biodiversité.

Quand un projet peut en cacher d’autres

Les recherches du collectif portent maintenant au nombre de 4 les projets recensés sur la commune. Ces installations s’ajouteraient à la centrale photovoltaïque sur terres agricoles de 23 ha de Sarrazac, en service depuis 2014.

En voici la liste :

  1. Deux projets de centrales agrivoltaïques portés par l’industriel allemand EnergieKontor : 4 ha et 8 ha (surface revue à la baisse) – secteur du Colombier – En cours d’étude d’impact
  2. Un projet de parc photovoltaïque sur terres naturelles de 45 ha, propriété du Syndicat mixte de l’aéroport, parcelles classées en zone Ner (zone naturelle définie pour accueillir la production d’énergie renouvelable) dans le nouveau PLUIH – signature avec opérateur en septembre 2025
  3. Un projet d’installation agrivoltaïque sur une zone d’environ 100 ha – secteur gare de Gignac-Cressensac – promesse de bail signée entre un industriel (non identifié) et plusieurs agriculteurs
  4. Un projet d’installation photovoltaïque portée par Solarvia, sur un délaissé autoroutier de 0,8 ha  propriété de Vinci – au Pech Montat- Projet en cours d’instruction

Lorsque les citoyens ont interpellé le maire, Habib Fenni, pour avoir des informations celui-ci s’est retranché derrière le fait que ce sont des projets privés et que la compétence en matière d’urbanisme revient à la communauté de commune Cauvaldor.  Et pourtant, il avait étroitement collaborée avec la société Photosol (propriété du groupe pétrolier Rubis dont Dassault et Bolloré sont actionnaires), pour la création de la centrale de Sarrazac dont il était maire avant la fusion des deux communes. La situation était la même : un contrat passé entre un industriel de l’énergie et des agriculteurs propriétaires des terres.

Concernant le projets de 45 ha au sud de l’aéroport, le collectif découvre aussi que suite à appel à manifestation d’intérêt, le syndicat mixte qui gère l’aéroport a constitué en janvier 2025 un comité de sélection de l’opérateur d’énergie dont Monsieur Habib Fenni fait partie.

Compte tenu de l’ampleur des projets, le collectif Stop Agrivoltaïque Cressensac a demandé (jusqu’à ce jour sans succès) que la mairie communique publiquement sur le sujet et qu’elle consulte la population avant de se positionner.

L’agriculture paysanne menacée

La loi d’accélération de la production d’énergie renouvelable (APER) a ouvert la porte aux intérêts privés de l’industrie solaire au détriment de l’intérêt général en introduisant l’agrivoltaïsme, cette nouvelle branche de l’agro-industrie. Si les membres du collectif se lèvent contre ces projets, c’est qu’ils y voient non seulement une menace contre la biodiversité et leur cadre de vie mais aussi contre l’autonomie des paysans. En effet, les contrats promettant un « avenir radieux » aux agriculteurs, donnent en fait tout pouvoir aux opérateurs d’énergie (dépendance sur les cultures, sur les choix de production, quasi impossibilité de sortir du contrat…). Cette situation entraîne également une hausse du foncier agricole qui dissuade les jeunes agriculteurs de s’installer. De leur côté, les collectivités en baisse de moyens appuient souvent ces projets car les énergéticiens leur garantissent une rente annuelle. Cressensac n’est pas un cas d’espèce, nombre de départements français sont littéralement pris d’assaut par ces « marchands de soleil ».

Respect du vivant et de la terre nourricière

Le collectif Stop Agrivoltaïque Cressensac plaide pour que les terres agricoles se maintiennent au service d’une agriculture nourricière respectueuse du vivant. La terre est avant tout un bien commun et un titre de propriété engage une responsabilité, celle d’en prendre soin pour les générations futures. Pour l’Office Français de la Biodiversité (OFD) le constat est sans appel: « la création d’un microclimat sous les panneaux en phase d’exploitation a des incidences sur les propriétés des sols. Elles peuvent affecter plusieurs de leurs fonctions écologiques, notamment leur capacité à stocker et à infiltrer l’eau, à héberger de la biodiversité et à séquestrer du carbone ». Pour un chercheur-entomologiste contacté par le collectif : « un champs de panneaux solaires représentent un couloir de biodiversité interrompu de manière irréparable ».

Le collectif citoyen appelle donc au respect des préconisations du Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN) qui affirme qu’il n’est pas nécessaire de raser des forêts, d’artificialiser des prairies ou de détruire des zones humides pour implanter des centrales photovoltaïques. D’ailleurs, l’ADEME a recensé un potentiel d’installations photovoltaïques sur des surfaces artificialisées (toitures, parkings, zones d’activité, friches industrielles…) quatre fois supérieur aux objectifs que se fixe l’Etat français pour 2050.

Le collectif rappelle  que cette transition n’a en réalité rien d’écologique car l’essentiel de la production de panneaux est réalisée en Chine à partir d’énergies carbonées (le passage du quartz au silicium monocristallin, constitutif de 40% des panneaux, entraîne la consommation de 11 192,5 Kwh /tonne de produit fini). Il rejette également la vision d’une « transition écologique allant vers une société de surconsommation ultra-connectée » (extrait d’une tribune de 300 organisations ICI).

Du bon sens

Le collectif a débuté le porte-à-porte auprès de la population cressensacoise pour l’informer sur les projets en cours. Les habitants rencontrés ont été surpris de découvrir ces projets et ont exprimé leurs inquiétudes face au sombre tableau. Les membres du collectif ont recueilli beaucoup de propos de bon sens comme ceux-ci: « Nous sommes traversés par l’autoroute A20 et nous avons l’aéroport, avec la multiplication des centrales photovoltaïques notre commune va devenir un territoire sacrifié ! » ou encore « A la campagne, on n’a plus de médecin, plus de service publique alors si en plus on nous détruit notre cadre de vie, nos paysages, qu’est-ce qu’il va nous rester ? ».

Ils ont aussi entendu : « On a déjà la centrale de Sarrazac. Ça suffit ! En ville, on ré-végétalise pour faire baisser la température et ici on industrialise les terres contre le réchauffement climatique, le monde marche sur la tête ! » et enfin « Cette électricité produite, elle est pas consommée ici, elle part dans le réseau et elle profite aux grandes villes très consommatrices. Elles s’éclairent sur le dos de nos campagnes qui semblent ne pas avoir beaucoup de valeur aux yeux de l’État et des industriels « . Ce porte-à-porte a été l’occasion pour bon nombre de gens de rejoindre le collectif.

Un été en résistance, des actions à venir

Pour faire connaître sa lutte, le collectif a participé à la tenue de stands lors de plusieurs événements, à commencer par la Fête des Agités à l’Oasis des âges en Corrèze. Il a ensuite été invité sur le stand d’ATTAC 46 au festival Ecaussystème avant d’être présent à Cénevières à La fête Locale sans Total pour soutenir l’Association Environnementale Lot-Célé (voir notre article sur l’appel à mobilisation de l’AELC du 29/08/2025).

Le collectif a rejoint le Réseau des Résistances et Alternatives Lotoises (RRAL) constitué d’associations et de collectifs indépendants dont l’objectif commun est de s’opposer aux projets destructeurs dans le Lot et de chercher à construire un futur désirable. Le réseau impulse une dynamique d’entraide et de solidarité entre les groupes répartis à travers tout le département.

Stop Agrivoltaïque Cressensac développe aussi son site web en partenariat avec l’association Citoyliens que la plateforme hébergera. Ce site doit permettre au collectif d’informer sur l’évolution des projets auxquels il s’oppose, de communiquer sur ses actions à venir mais également de mettre à disposition des documents ressources sur le photovoltaïque sur sols naturels. Toutes ces initiatives ont permis de faire grossir les rangs du collectif citoyen de Cressensac, fier de compter à ce jour plus de 250 membres sympathisants.

Le collectif Stop Agrivoltaïque Cressensac est partenaire de la projection en avant-première du film « Le Vivant qui se défend » de Vincent Verzat qui sera diffusé le 9 septembre au cinéma REX de Brive et le 16 septembre au VEO de Tulle à 20h (voir notre article précédent). Il interviendra après la projection lors des échanges ave le public.

En partenariat avec ATTAC 46, le collectif organisera également une projection du film au cinéma Le Paris de Souillac le 17 d’octobre.

Enfin, le collectif citoyen proposera une réunion publique d’information suivie d’un débat démocratique sur les projets de centrales photovoltaïques au sol sur la commune, le 11 octobre à 11 h à la salle des fêtes de Cressensac.

Pour contacter le collectif :

info@stop-agrivolt-cressensac.fr

www.stop-agrivolt-cressensac.fr

 

Appel à mobilisation de l’Association Environnementale Lot-Célé

L’Association Environnementale Lot-Célé (AELC) se mobilise ce dimanche 31 août. Elle organise une grande manifestation au départ de la salle des fêtes de Tour-de-Faure à 11 h pour rejoindre la plage de Saint-Cirq-Lapopie. Cette marche festive sera précédée d’un tractage au rond-point de Tour-de-Faure à 10 h.

Rappelons que depuis plus de deux ans, l’AELC s’oppose au projet industriel de centrale photovoltaïque de TotalEnergies à Tour de Faure, lieu dit Le Carteyrou, imposé contre l’avis défavorable du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy, de la MRAE, du Département du Lot, de nombreux élu.es des communes alentours et de la population. A ce jour, le recours sur le permis de construire a été débouté en cassation et le délibéré de la cour de cassation sur le permis de défrichement devrait être rendu courant septembre

A partir du lundi 1er septembre, l’AELC va poursuivre son action par une présence marquée au bord de la route qui mène au site convoité par Total (au croisement de la D662, route des places, direction Cahors avant le tunnel).

Défrichement imminent 

Légalement, le défrichement de 20 ha de bois et de pelouses sèches peut commencer au 1er septembre 2025 malgré les recours en justice qui ne sont pas suspensifs. L’AELC avec le soutien de la Ligue pour la Protection des Oiseaux en Occitanie, la Société Herpétologique de France et Nature en Occitanie, a déposé une injonction vers la Préfète du Lot pour qu’elle exige de TotalEnergies le dépôt d’une demande de dérogation espèces protégées.

L’AELC exige de l’État la suspension de tous travaux de réalisation du projet dans l’attente de la régularisation du dossier, ainsi qu’un rendez-vous avec la Préfète avant le 28 septembre, date d’échéance du délai imparti pour la réponse à ladite injonction.

Relais scientifique et médiatique

L’association rajoute : « Le mois d’août 2025 vient de rappeler à tous à quel point l’ombre des arbres est essentielle. Il faudrait en couper pour faire de l’énergie verte ? Non, c’est non ! L’association, consciente d’une nécessaire transition énergétique, préconise l’utilisation d’espaces déjà artificialisés, la création de petits parcs citoyens, les toitures pour l’installation de panneaux. Le photovoltaïque c’est  »Sur les toits, pas dans les bois ». »

Ces propos de bon sens expliquent le nombre important des adhérents de l’association et ses soutiens scientifiques, médiatiques (au plan national) et politiques dont 13 communes voisines du site menacé et le . Enfin, cette démarche est largement soutenue par le Parc naturel régional des Causses du Quercy depuis le début de la lutte en 2023.

Pour exprimer ses revendications et porter sa voix, l’AELC appelle toutes les citoyennes et citoyens à :
LA MANIFESTATION POUR LE VIVANT
Le 31 août 2025 à 11h
RDV à la Salle des Fêtes de TOUR-DE-FAURE

Plus d’informations sur le site de l’AELC: https://solairelot.fr/

Stop Agrivoltaïque Cressensac : un nouveau collectif !

Le collectif « Stop Agrivoltaïque Cressensac » a été créé début juin 2025 pour répondre à la préoccupation des riverains au sujet de plusieurs projets de centrales photovoltaïques sur sol agricole notamment dans le secteur de la gare de Gignac-Cressensac.

Le point de départ

Des gignacois résidant en limite de commune entendent parler d’un premier projet de 4 ha dans le secteur du Colombier, au nord du château de Tersac et constatent que les parcelles concernées sont délimitées par des balises. Pratiquants assidus de la randonnée sur ce territoire, ils alertent Gignac Ensemble sur ce projet qui porterait atteinte à leur cadre de vie.

Des membres de notre association sensibles à la question du photovoltaïque sur sol naturel, agricole et forestier (voir notre dossier « L’agrivoltaïsme survolte nos campagnes« , publié en avril, ICI) décident de s’informer sur ce projet. Il s’agit en fait de deux zones proches, respectivement de 4 ha et 12 ha, qui sont concernées par une installation agrivoltaïque, projets portés par la société allemande EnergieKontor.

La plupart des riverains ne sont pas au courant et lorsque l’information commence à circuler, beaucoup expriment leur hostilité à ces projets. Très rapidement, ils nous sollicitent pour que nous les aidions à se constituer en collectif d’opposition. Favoriser l’expression démocratique et « soutenir des projets citoyens » fait justement partie des objectifs de notre association. Depuis sa création, le collectif s’est agrandi, il compte aujourd’hui une cinquantaine de membres. Il a également rejoint le Réseau des Résistances et Alternatives Lotoises, le RRAL.

L’absence de communication

Jusque là, le projet à l’étude depuis plusieurs années n’avait donné lieu à aucune information publique. Le maire interrogé sur le sujet affirmait lui-même ne pas être au courant. Pourtant en général, c’est au maire de la commune concernée que le développeur présente en tout premier lieu son projet même à un stade embryonnaire. Ce début de concertation entame un processus de collaboration. D’ailleurs, dans le compte rendu du conseil municipal du 16 octobre 2020, nous pouvons lire qu’un projet de parc photovoltaïque privé porté par la société EnergieKontor France SAS a fait l’objet d’une délibération.

Les édiles se retranchent souvent derrière le fait que ce sont des projets privés et qu’en tant que tels ils ne sont pas concernés. Néanmoins, on peut lire sur le site du groupe Photosol exploitant la méga-centrale de Sarrazac en fonctionnement depuis 2014 : « Le projet de Sarrazac a été initié par cinq propriétaires terriens locaux, en collaboration étroite avec la municipalité dirigée par le maire Habib Fenni ». C’est une situation courante. La communication est inexistante et les projets restent toujours dans l’ombre durant toute la période où ils sont à l’étude (souvent plusieurs années), depuis la sécurisation des terres par l’énergéticien qui passe contrat avec l’agriculteur et le dépôt du permis de construire.

Vue partielle du parc photovoltaïque de Sarrazac

Intérêts privés ou intérêt général

On oublie que ces projets bien que privés concernent tous les citoyens car ils se réalisent en partie grâce à de l’argent public par le biais des subventions que touchent les porteurs de projet sachant que le coût de ces installations est considérable. Mais aussi et surtout parce qu’ils impactent l’environnement et le cadre de vie de toute la communauté des habitants. Et depuis que l’État s’est désengagé de la politique énergétique et l’a abandonnée à la logique privée, c’est la course au profit et l’accaparement de nos campagnes par les industriels de l’énergie

Plus largement, c’est tout le département du Lot (avec près de 60 projets) et celui de nos voisins corréziens qui sont impactés par ce phénomène. Dans d’autres départements comme l’Aveyron, la chambre d’agriculture et les élus refusent systématiquement les projets sur les espaces à vocation agricole pour les préserver et favoriser l’installation de jeunes agriculteurs. Ces collectivités renoncent à la rétribution financière que leur apporteraient les énergéticiens exploitants pour soutenir une vision à plus long terme.

Le collectif Stop Agrivoltaïque Cressensac est favorable aux installations sur toiture, parking ou sols artificialisés mais il affirme que le développement de l’énergie solaire ne doit pas se faire au détriment de la souveraineté alimentaire, de la biodiversité et de la qualité de vie sur nos territoires.

 

Parce qu’une centrale photovoltaïque peut en cacher d’autres, nous vous donnons rendez-vous dans un prochain article pour vous informer des nouveaux résultats des investigations  du collectif…

Pour contacter le collectif :  info@stop-agrivolt-cressensac.fr

Photovoltaïque: un document cadre controversé en Corrèze

En Corrèze, le collectif départemental Agrivolt 19 a été créé pour fédérer les collectifs locaux d’opposition aux nombreux projets de parcs agrivoltaïques (182 déjà déposés dans le département). Il permet à ceux-ci de mettre en commun leurs informations, leur expérience et l’expertise acquise dans le cadre de leur mobilisation.

Le collectif départemental vient de mettre en ligne une pétition pour contester l’avis rendu par la CDPENAF (commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers) au sujet du document cadre qui prévoit des dispositions pour encadrer les possibilités d’implantation de panneaux photovoltaïques au sol en zone agricole, naturelle et forestière.

Contexte

Dans le prolongement de la loi du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables (voir notre article détaillé sur les enjeux et conséquences de la loi APER ICI), le décret du 8 avril 2024 est venu préciser les conditions de développement de projet photovoltaïque au sol dans les espaces naturels en confiant aux chambres d’agriculture de chaque département la réalisation d’une proposition de document cadre (à consulter aussi notre article du 11 mai sur le projet de document cadre dans le Lot ICI).

Celui-ci doit notamment définir les surfaces agricoles et forestières qui pourront être ouvertes à un projet d’installation, hors installations agrivoltaïques, en identifiant des surfaces de sols réputés « incultes » ou non exploités depuis au moins 10 ans.

Après un certain nombre de consultations menées par les services de l’Etat auprès de structures associées puis une enquête publique de 3 semaines, la CDPENAF devait voter la proposition de la chambre d’agriculture. Or en Corrèze, cette dernière a majoritairement voté la proposition de la chambre sur l’intégralité des projets sans débattre sur aucune des parcelles concernées.

Pourtant selon le collectif qui a visité l’ensemble des parcelles, celles-ci sont soit exploitées, soit arborées végétalisées ou encore classées zones humides. C’est pourquoi Agrivolt 19 refuse l’intégralité du document cadre.

PÉTITION ICI

Manifestations paysannes : 2 poids 2 mesures…

Nous relayons ici un communiqué de « Vigilance OGM 46 » (association loi 1901, reconnue d’intérêt général) qui dénonce le « deux poids deux mesures » concernant les poursuites engagées à la suite des manifestations paysannes selon quelles émanent de tel ou tel syndicat agricole.

 

Communiqué de presse du 27/05/2025 

DEUX POIDS, DEUX MESURES

Quand être accusé d’écrire au feutre effaçable mène au tribunal et révèle l’impunité dont jouissent certains syndicats agricoles

Alors que le monde agricole est agité depuis près de deux ans par des mouvements de protestations occasionnant parfois d’importantes dégradations, c’est un sympathisant de la Confédération Paysanne qui doit être jugé, le 5 juin par le tribunal correctionnel de Cahors. Alors qu’un préjudice matériel n’a pu être retenu à l’issue de la procédure, il est accusé de « dégradation ou détérioration légère d’un bien par inscription de signes ou dessins » sur les panneaux signalétiques de deux municipalités. En effet, au lendemain du retournement des panneaux signalétiques lancé par la FNSEA et les JA, il est accusé d’avoir écrit au feutre effaçable sur quelques panneaux retournés « FNSEA = AGRO-INDUSTRIE/ DANS LE MUR ! ».

Une situation qui prêterait à rire si elle n’était pas révélatrice de l’impunité installée depuis des décennies au profit de la FNSEA et aujourd’hui, de la Coordination rurale. Car est-il encore nécessaire de rappeler que, et pour ne parler que de la période récente, des militants de certains syndicats agricoles ont déversé voire incendié, à plusieurs reprises, les déchets de leurs fermes sur les ronds-points et devant la Direction départementale des territoires ou de la Préfecture de notre département. Que leur déblaiement, estimé à 465 000€ cumulés, est à la charge des collectivités locales de Figeac, Cahors et du Département. Et que les plaintes ayant pu être déposées par certaines municipalités restent, elles, sans suite de la part de la justice. Que les radars ont été recouverts pendant près d’un an et que les déchets incendiés ont dégagé des fumées toxiques pendant plusieurs semaines.

La Confédération paysanne du Lot a déposé une main courante en février 2025 pour constater les dégradations commises par ces syndicats agricoles et dénoncer ce “deux poids, deux mesures” dans la répression de l’expression syndicale.

La Confédération paysanne du Lot apportera son témoignage pour dénoncer le « deux poids, deux mesures » lors de ce procès et nous vous appelons nombreuses et nombreux à venir soutenir Philippe, le 5 juin à partir à 8h30 devant le tribunal correctionnel de Cahors.

 

 

« Vigilance OGM 46 » : Maison Paysanne, Place de la Halle 46320 Assier

vo46@riseup.net  / blog : https://vo46.wordpress.com/

Monde numérique : Faut-il passer à Windows 11 ?

Article mis à jour le 15 juin 2025.

Tous les possesseurs de PC sous Windows s’en sont rendu compte : Microsoft nous rappelle régulièrement que le support de Windows 10 prendra fin en octobre 2025.

A lire cette annonce, les avantages pour changer de PC semblent alléchants : « une expérience moderne et efficace conçue pour répondre aux exigences actuelles en matière de sécurité renforcée ».

Et à l’heure ou l’on nous annonce régulièrement que de grands sites qu’on aurait pensé bien protégés sont piratés, cette notion de sécurité peut nous paraître essentielle.

Poudre aux yeux !

Si de grands sites commerciaux ou même étatiques (hôpitaux, etc.) peuvent être piratés alors qu’ils ont bien évidemment mis en place des procédures renforcées et qu’ils se sont entouré de spécialistes en cybersécurité, ce n’est certainement pas un petit Windows 11 familial ou un antivirus classique qui vous protégera !!

Le piratage vient presque toujours d’une erreur de l’utilisateur qui cliquera sur un lien qu’il a mal analysé, qui répondra à un mail frauduleux ou qui ouvrira une pièce jointe provenant d’une personne malveillante qui aura avancé masquée.

La meilleure protection est de toujours faire preuve de prudence, de ne pas aller sur des sites inconnus et de ne pas faire confiance aux annonces alléchantes comme par exemple une carte SNCF sénior à -95% ! Il n’y a pas plus de miracles dans le monde numérique que dans la vie réelle.

Un choix de Microsoft

Cette décision de Microsoft est un choix purement marketing pour pousser les gens à changer de machine et donc relancer les ventes. Car un PC standard dure largement plus de 10 ans… j’en ai un toujours fonctionnel qui date de 1991…

Environ 250 millions d’ordinateurs dans le monde ne sont pas compatibles avec Windows 11. Cette décision risque donc d’entraîner un vaste renouvellement contraint du parc informatique mondial. Mais quel est le problème ? Et bien il est double :

Problème écologique car la fabrication d’un nouveau PC se fait dans les pays du tiers-monde dans des conditions lamentables, depuis l’extraction des matières premières (800 kg de matière à extraire par PC) jusqu’à la fin de vie de ces machines. Les révélations des conditions de travail dans les mines en sont de douloureux rappels tout comme les cimetières numériques où les gens travaillent dans des conditions extrêmes au recyclage des composants.

Problème social car les personnes les plus précaires auront du mal à s’équiper. Non seulement elles ne sont pas informées de la possibilité de passer sur un autre système tel que Linux, mais elles ne sont pas toujours en mesure de financer l’achat d’un ordinateur neuf et donc potentiellement cher si elles ne connaissent pas les bonnes filières d’achat. Conséquence, elles risquent de ne plus être en mesure d’accomplir des démarches administratives de base alors que la plupart des services publics sont en voie d’être automatisés (France Travail, la CAF, la Sécurité Sociale, etc.).  Les personnes en situation de précarité seront donc les plus touchées par la décision de Microsoft.

La dématérialisation des services publics est souvent présentée comme écologique, comme “zéro papier”. Mais on oublie que l’impact environnemental du numérique dépasse largement celui du papier. Les serveurs, les terminaux, le renouvellement permanent des équipements sont autant d’outils nécessaires au numérique. Le “zéro papier” est un slogan marketing.

Les constats établis invitent à se questionner : la fin du support de Windows 10 et des versions antérieures est plus qu’un simple changement de logiciel, c’est un révélateur. Elle met en lumière les dérives du modèle numérique actuel : obsolescence programmée, dépendance aux GAFAM et bientôt aux BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi), impacts écologiques et sociaux, fracture numérique croissante.

En conclusion, à la question du titre « Faut-il passer à Windows 11 ? », la réponse est clairement « Non », sauf impératif particulier bien sûr.

Et il est d’autant plus urgent d’attendre que Windows 12 devrait sortir dès l’an prochain, en 2026 !

 

Pour en savoir plus, 2 articles dont je me suis inspiré :

https://www.halteobsolescence.org/aperhop-fin-windows-10/

https://www.lesnumeriques.com/ordinateur-portable/l-arret-de-windows-10-un-scandale-aussi-bien-social-qu-ecologique-n237109.html

 

URGENT ! Derniers jours pour contribuer à préserver les terres naturelles

Depuis le 22 avril, la préfecture du Lot a mis en ligne un avis d’enquête publique concernant le projet du document cadre identifiant des zones pouvant accueillir des installations photovoltaïques mais sans avoir fait une seule communication sur le sujet.

Informés tardivement de cette enquête publique grâce à notre réseau, nous nous sommes rendus en mairie pour voir si un affichage l’annonçait et nous renseigner sur les parcelles qui ont été retenues par la chambre d’agriculture sur la commune de Gignac ; mais personne n’était au courant, ni les secrétaires, ni les élus. Suite à notre passage, la mairie a publié l’info sur Intramuros dans la journée même.

Le projet d’arrêté de document-cadre vise à permettre l’installation de panneaux photovoltaïques « compatibles » avec l’activité agricole. 

Ces installations, sont possibles sur des terres réputées incultes ou inexploitées depuis plus de 10 ans, identifiées dans le document cadre proposé par la chambre d’agriculture et soumis à consultation.

Elles diffèrent de « l’agrivoltaïsme » qui implique que l’installation photovoltaïque apporte des « services » à l’activité agricole (agronomique, bien-être animal, adaptation au changement climatique, protection contre les aléas climatiques). Voir notre article publié en avril ICI

Pour se rendre sur le site de la préfecture et consulter tous les documents concernant cette enquête publique,  cliquez ICI

Attention ! La consultation se termine le 13 mai.

Les parcelles retenues à Gignac

Il s’agit de 4 parcelles  (F 732, F 733, F 734, F 735) qui se situent au hameau Lavayssière, à 75 mètres des habitations les plus proches. Elles se jouxtent et forment une zone d’1 ha boisée (classée à la SAFER taillis et bois de taillis) et sont répertoriées par le SCOT zone agricole, zone agricole protégée et zone naturelle. Cliquez ICI pour accéder à la parcelle F 734 sur le site Géoportail de l’Urbanisme.

Si nous voulons PRÉSERVER LES TERRES AGRICOLES, NATURELLES ET FORESTIÈRES, il est important que nous répondions en nombre à cette enquête.  

Comment participer ?

Pendant toute la durée de la participation du public, le public peut transmettre ses observations avec la mention « participation document cadre » (bien préciser l’objet) :

  • par courrier électronique à l’adresse mail suivante : ddt-participationdupublic46@lot.gouv.fr (avec accusé de réception)
  • par voie postale à la Direction départementale des territoires du Lot, unité affaires juridiques, contrôle de légalité de l’urbanisme et procédures environnementales, 127 quai Eugène Cavaignac, 46009 Cahors cedex

Chacun peut appuyer son avis motivé sur des critères généraux ou/et sur les parcelles de Gignac visées. Vous trouverez en cliquant ICI un dossier de la Confédération paysanne sur le photovoltaïque sur terres agricoles naturelles et forestières et ICI une tribune signée par 385 organisations. 

Quelques exemples de réponses

Vous trouverez ci-dessous plusieurs « modèles de réponse »

1) Demande de retrait de parcelles avec les références :

– Commune

– Section et numéro de parcelles (pour accéder à la cartographie ICI et au tableau des parcelles ICI

– Motifs de la demande (rejet du caractère inculte, inexploité…)

Exemple 1 :

Bonjour,

Dans le cadre de l’enquête publique sur l’établissement du document cadre du Lot, je demande le retrait des parcelles suivantes:

Commune de Cahors

Section EH

Numéros 9, 14, 111, 114, 220, 222, 439, 442, 445, 449, 451, 473, 476, 479, 485, 488, 519, 618, 686, 687, 697 et 698.

Motif: Ces parcelles constituent un espace vert, naturel, entretenu, bordant la promenade du moulin, espace de détente et de promenade des habitants du quartier de la Croix de Fer.

Il serait d’autant plus aberrant de permettre l’implantation d’installations photovoltaïques sur cet espace qu’il existe à proximité une surface importante de surfaces commerciales déjà artificialisées, susceptibles d’accueillir de telles installations sans conséquences sur l’environnement, comme celles installées par le centre commercial Intermarché.

Exemple 2 :

Motifs : Ces parcelles font l’objet d’une utilisation familiale non prise en compte dans le document

Exemple 3 :

Motifs : Ces parcelles sont en cours de reboisement et ne correspondent pas aux critères incultes et inexploitées

 

2) Observations générales et demande de retrait de toutes les parcelles

Vous trouverez ICI l’Avis de la Confédération Paysanne du Lot sur le projet de document-cadre.

Vous pouvez reprendre cette réponse de manière simplifiée et en vous la réappropriant.

Chez nos voisins, la Confédération paysanne de la Corrèze, après avoir visité l’ensemble des parcelle proposées par la chambre d’agriculture, a estimé « qu’aucune ne répond à la définition de sols incultes ou non exploités ». Retrouvez également la lettre au préfet adressée par cette confédération dans son intégralité ICI

 

A lire aussi deux articles qui peuvent alimenter nos contributions :

– de France info ICI

– du journal La Provence ICI

 

Notre association rejoint le Réseau des Résistances et Alternatives Lotoises

Le dimanche 16 mars 2025, les membres du jeune Réseau des Résistances et Alternatives Lotoises se réunissaient pour la troisième fois à Montfaucon et ouvraient leur assemblée à de nouveaux candidats souhaitant rejoindre le réseau. Nous faisions partie des postulants, l’association Gignac Ensemble étant représentée par sa présidente et un membre de son conseil d’administration.

Après un repas partagé très convivial en extérieur sous un vif soleil, les membres et futurs membres du RRAL ont pris place dans la salle des fêtes pour un après-midi studieux. Un premier tour de parole a permis à tous les nouveaux candidats de présenter leur collectif ou association. Nous avons ensuite participé à un après-midi d’échanges et de réflexion sous forme d’ateliers thématiques qui ont permis de définir les besoins prioritaires et de préciser l’organisation du réseau.

Concernant les particuliers intéressés à rejoindre ou à soutenir le RRAL, il a été arrêté que ceux-ci seraient invités à se rapprocher d’un des groupes le constituant car le RRAL est un réseau de collectifs et d’associations.

En fin de journée, les groupes constitutifs du RRAL ont rendu leur avis concernant l’intégration des candidats présents qui ont tous été acceptés.

Petite chronologie du RRAL

A l’origine du Réseau des Résistances et Alternatives Lotoises, plusieurs associations et collectifs de soutien à la préservation de l’environnement donnent rendez-vous aux Lotois au mois d’octobre 2024 à Prayssac pour les informer des projets délétères en cours dans le département (en savoir plus ICI). En décembre 2024, les associations et collectifs se réunissent, s’organisent et co-signent l’Appel de Montfaucon qui constitue l’acte de naissance symbolique du RRAL (voir notre article du 20 mars 2025). L’objectif commun des collectifs et associations constituants est non seulement de « s’opposer aux projets destructeurs en cours mais également de décider ensemble comment vivre ici et maintenant pour des futurs désirables ».

L’engagement de Gignac Ensemble

Notre association après ATTAC 46 est la deuxième association du nord-ouest du Lot à rejoindre le RRAL. Grâce à sa présence sur ce territoire, elle renforce le maillage du département en terme de veille et de lanceur d’alerte pour les projets écocides. En soutenant les autres collectifs et associations du réseau à travers le partage et la diffusion d’informations, et la participation à leurs actions locales, Gignac Ensemble s’inscrit dans une démarche solidaire à l’échelle du Lot. Cette mise en réseau permet également à notre association de se doter d’outils et d’une certaine expertise pour accompagner des initiatives citoyennes locales liées à la défense de l’environnement, à la préservation de notre cadre de vie et à des nouvelles formes de vivre ensemble. Ainsi en rejoignant le Réseau des Résistances et Alternatives Lotoises, notre association poursuit pleinement les buts qu’elle s’est fixée.

Retrouver la dernière version de l’Appel de Montfaucon ICI

Pour aller plus loin, un autre article d’actuLot ICI

Le supermarché « zéro déchet » existe-t-il ?

« Supermarché zéro déchet » apparait comme un oxymore et pourtant un couple de Toulousains s’est affranchi de la contradiction. Salomé et Pierre Géraud dont le rêve est un monde sans déchet et une société de consommation plus responsable ont créé en 2018 le Drive tout nu. L’objectif de ce Drive: s’adresser aux habitants des zones périurbaines qui n’ont pas d’autre choix que d’aller en supermarché en rendant le zéro déchet accessible et simple.

Non seulement au Drive tout nu les produits sont à majorité locaux et bio mais ils sont délivrés en vrac ou conditionnés en bocaux de verre qui se sont substitués aux emballages. Pour encourager la démarche responsable, la consigne est prise à contre-courant; en ramenant leur bocaux les clients cagnottent 10 centimes sur certains contenants.

En 6 ans, l’enseignement s’est largement étendue. Elle dispose maintenant de cinq drives et quatre points de retrait en périphérie urbaine de Toulouse et a gagné d’autres villes, notamment Lille et BordeauxLa livraison par vélo en triporteur a été lancée en centre-ville toulousain et lillois. Quant aux Bordelais, ils peuvent peuvent passer par Yper, un système de livraison collaboratif.

Sachant que les plastiques ont contaminé les terres, les rivières, que chaque année 8 millions de tonnes de plastiques finissent dans nos océans et que selon une nouvelle étude de l’Université de Newcastle un humain pourrait ingérer 5 grammes de plastique par semaine, il faut espérer que les initiatives comme celle-ci se généralisent et essaiment aussi dans nos territoires ruraux.

A l’échelle de la France, il y a bien la loi AGEC (Anti-gaspillage pour une économique circulaire) qui fixe des objectifs à atteindre chaque année pour réduire à la source la pollution plastique (avec l’objectif de la disparition totale des emballages plastiques à usage unique d’ici 2040) mais les industries agroalimentaires restent addicts au plastique. C’est pourquoi la consigne, le réemploi et le vrac sont trois solutions efficaces et accessibles pour sortir de l’utilisation systématique du plastique et de ce fléau industrialisé.

En 2024, Salomé et Pierre Géraud ouvraient à Toulouse le premier supermarché « zéro déchet de France.