La 5G et les Amish (première partie)

Tout le monde se souvient des récents propos du Président de la République comme quoi ceux qui s’opposeraient au déploiement rapide de la 5G seraient des Amish ou des partisans de la lampe à huile.

Pour rappel, les Amish sont une communauté religieuse chrétienne connue pour mener une vie simple, pacifique et austère, se tenant à l’écart du progrès et des influences du monde extérieur [dixit Wikipedia].

Mais d’abord, qu’est-ce donc que la 5G, la « 5G quèsaco » comme diraient les anciens d’ici ?

Pour le comprendre, il faut commencer par un petit historique puisque 5G signifie Cinquième Génération ce qui veut dire qu’il y en a eu (au moins) 4 autres avant. C’est ce que nous allons voir dans ce premier article, qui sera suivi d’un second la semaine prochaine où je vous présenterai les tenants et aboutissants de cette future nouvelle norme de téléphonie mobile.

La 1G (qui ne portait évidemment pas encore ce nom) est apparue dans les années 80. En France, c’était le réseau Radiocom 2000 qui permettait de recevoir et de passer des appels téléphoniques depuis un véhicule, système réservé à quelques privilégiés vu le coût du matériel.

Poste téléphonique Mich7777

Le réseau 2G (dans les années 90) marque le passage de l’analogique au numérique. Il permet, en plus du transport de la voix, le transport de données de type SMS. Côté émetteur, le signal est échantillonné plusieurs milliers de fois par seconde et découpé en autant de « paquets » qui vont voyager indépendamment les uns des autres, de l’émetteur vers le récepteur.

Les différents paquets peuvent prendre des chemins différents, parcourir des milliers de kilomètres, pour être finalement recombinés à l’arrivée. Chaque paquet porte différentes informations d’identification (notamment un numéro d’ordre) ce qui permet de savoir à l’arrivée s’il en manque et de demander alors leur réémission.

Côté voix, la qualité du signal est généralement nettement moins bonne que ce qu’elle était avec le téléphone classique filaire type PTT.

NOKIA 5190 GSM 2G

Plus de 99% du territoire français est aujourd’hui couvert par la 2G mais il y a encore de nombreuses zones sur Gignac qui ne reçoivent que ces signaux. Lorsque vous êtes dans ces zones, votre téléphone 3G ou 4G bascule alors automatiquement en mode 2G, vous pouvez donc téléphoner et échanger des SMS mais c’est tout.

Allons-nous maintenant aborder la 3G ? Non ! Car entre la 2G et la 3G il y a eu la 2,5G, appelée aussi GPRS.

En effet, la 3G, telle qu’elle était prévue, n’étant pas encore prête, une évolution de la 2G a permis d’accéder à des services internet rudimentaires, ressemblant un peu à ce que proposait le minitel en son temps, c’est-à-dire un accès lent, mais un accès tout de même, à des services internet de base tels que la météo, les cours de bourse, les horaires des trains, et même la messagerie.

Ces téléphones disposaient d’un écran plus grand et en couleur, ainsi que de nouvelles fonctionnalités comme des jeux, une calculatrice ou la radio. C’était aussi la mode des écrans à clapet.

Le NEC N22i, sorti en 2003

Alors, on y arrive maintenant à la 3G ? Toujours pas ! Car entre la 2,5G et la 3G il y a eu la 2,75G, appelée aussi EDGE (quand lettre « E » apparaît en haut de votre écran à la place de « 3G » ou « 4G » ou « H+ »).

La principale différence entre le GPRS et le EDGE, c’est simplement un changement de fréquences qui se traduit, pour l’utilisateur, par un débit de données plus élevé et donc une vitesse d’accès plus rapide.

Le réseau 3G (enfin on y est !) est le plus populaire et le plus connu du grand public. Il permet de naviguer sur l’Internet, d’accéder facilement à son courrier électronique, d’envoyer des photos et des vidéos, ceci grâce à un débit et des vitesses 5 fois supérieures aux générations précédentes. C’est ce qu’on a appelé l’internet haut-débit.

Ces appareils possèdent dorénavant un grand écran tactile (le clavier physique a disparu) et se font appeler smartphones, car la fonction téléphone n’est plus qu’une fonction parmi d’autres : appareil photo, applications indépendantes (avec le Play Store ou l’Apple Store), etc.

En attendant la 4G, la 3G a elle aussi connu des améliorations, portant principalement sur les débits, que vous repérez avec les lettes « H » ou « H+ » qui apparaissent en haut de votre écran, selon le lieu où vous vous trouvez.

J’attire ici votre attention sur le fait que ces différentes normes n’ont rien à voir avec le nombre de « barrettes » que vous voyez également en haut de l’écran qui, elles, représentent la puissance du signal reçu, qui dépend en gros de la distance à laquelle vous vous trouvez de l’antenne.

Quant à la 4G, si elle apporte certaines évolutions techniques, celles-ci sont « transparentes » pour l’utilisateur qui ne bénéficie pas de nouveaux services à proprement parler. D’ailleurs, visuellement,  rien ne permet de distinguer un téléphone 3G d’un téléphone 4G. Mais le marketing fait, une de fois de plus, croire qu’il s’agit d’une évolution fantastique pour pousser à de nouveaux achats puisque les téléphones prévus pour la 3G ne sont pas compatibles avec la 4G (nouvelles fréquences et nouvelles antennes). C’est aussi pour cela que vous voyez des forêts d’antennes sur les pylônes, d’autant que chaque opérateur (Orange, SFR, etc.) installe les siennes.

Et aujourd’hui, c’est la norme 4G+ qui est progressivement déployée, avec des vitesses encore accrues par rapport à la 4G de base,  en attendant la 5G et les Amish dont je vous parlerai la semaine prochaine.

Marché aux truffes à Gignac le 24 janvier 2021

Il sera primé et aura lieu sous des chapiteaux extérieurs où les gestes barrières seront respectés (gel, port du masque, distanciation…)
Il n’y aura pas de verre de l’amitié, pas de repas et pas de café.

Une tombola sera organisée, tous les tickets seront gagnants avec 4 gros lots qui seront tirés à partir de 12h.
Le montant recueilli apportera une petite ou une grande contribution à l’association Lo Patrimoni pour lui permettre de poursuivre la restauration du patrimoine gignacois dont le four de La Sotte.

Adhésion à Lo Patrimoni possible sur place et DONS BIENVENUS avec déduction fiscale.

Marché de 10 h à 12h

Remise des prix à partir de 12h

CAUVALDOR : Opération « chèques cadeaux solidaires » ou pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué

Cauvaldor, lors de son Conseil Communautaire du 1er décembre dont nous vous avons informé, a mis en place une opération « chèques cadeaux solidaires » vous permettant, via un achat chez un partenaire local, de bénéficier d’un abondement d’un montant maximum de 20€ de la part de Cauvaldor.

La mairie de Gignac vous a informé de cette opération par une news publiée sur son site internet en date du 29 décembre.

Cela étant, il nous a été impossible de remplir le formulaire à cause d’un manque d’explications flagrant.

Nous avons donc demandé (et obtenu) davantage de précisions de la part de la Mairie et nous sommes donc en mesure de vous donner la marche à suivre, qui est tout sauf simple…

Tout d’abord, sachez que vous aurez besoin d’un ordinateur, d’une connexion internet, d’une adresse mail, d’une carte bancaire, d’une imprimante et éventuellement d’un smartphone. Si vous ne disposez pas de tous ces instruments, Cauvaldor vous conseille de vous adresser directement à votre mairie.

1. Allez sur le site https://www.beegift.fr avant le 15 février 2021 impérativement

2. Entrez une ville partenaire (dans le champ « Dans quelle ville… »), par exemple Souillac et cliquez sur le gros bouton vert « CHERCHER »

3. Faites défiler la page vers le bas et cliquez sur le bouton orange « ACHETER UN CHEQUE CITY »

4. Faites encore une fois défiler la page vers le bas : vous arrivez sur ce formulaire que vous devez remplir :

5. Renseignez vos nom et prénom 3 fois comme sur l’exemple ci-dessus, votre email 2 fois et le montant du chèque souhaité. Ne mettez rien pour le champ « Message »

6. Attention à ne pas revenir en arrière avec les flèches de votre navigateur car vous perdriez toute votre saisie ! Cliquez sur le bouton vert « VALIDER »

7. Vous arrivez sur ce tableau :

8. Cochez la case « J’ai lu et j’accepte… » et cliquez sur le bouton « PAIEMENT »

9. Entrez les données de votre carte bancaire et validez

10. Vous arrivez sur cette image :

11. Attendez quelques instants et ouvrez votre boite mail : vous devriez avoir reçu un message de « Beegift Souillac » (si vous avez choisi la ville de Souillac) avec votre chèque cadeau en pièce jointe.

12. Ouvrez la pièce jointe dans votre navigateur et cliquez sur le bouton vert « Activer »

13. Vous arrivez sur ce nouveau formulaire :

14. Vous entrez de nouveau votre email ainsi qu’un code à 4 chiffres que vous choisissez (à saisir 2 fois) et vous cliquez sur le bouton « VALIDER » . Attention à ne pas mettre un code secret que vous utilisez par ailleurs car ce code sera lu par le commerçant ; et également, mémorisez le bien !!!

15. Vous obtenez un nouveau récapitulatif :

16. Cliquez sur le bouton « Utiliser mon chèque »

17. Téléchargez puis imprimer votre chèque (qui est en pièce jointe) :

18. Si vous avez déjà cliqué sur le bouton « Valider », inutile de flasher le QR Code, ça fait la même chose.

19. Si vous avez réussi toutes ces étapes vous allez recevoir un nouveau mail intitulé « Confirmation d’activation de votre chèque ».

Vous pouvez maintenant utiliser votre chèque dans un des commerces partenaires de la ville choisie.

Et quelques jours après votre achat, vous devriez recevoir dans votre boite mail un 2ème chèque d’un montant équivalent (avec un maximum de 20€) de la part de Cauvaldor à utiliser dans les mêmes commerces.

 

 

La démocratie, une gageure ?

Nous vivons une étrange période où les principes et les valeurs de la démocratie sont fragilisés à toutes les échelles de pouvoir dans l’indifférence générale. Il faut dire que le glissement s’opère de façon sournoise au gré des transformations sociétales tandis que chacun est bien trop occupé à s’adapter à ces changements et aux paradigmes qu’ils entraînent. Le vote est devenu une sorte de simulacre qui légitime des pratiques de plus en plus banalisées aux marges de la démocratie et des acteurs qui les mettent en œuvre.

Une petite histoire de la démocratie

Prenons un peu le temps de nous pencher sur les origines de la démocratie. Selon les historiens, le mot démocratie vient du grec ancien dokmokratiā dérivé lui-même de deux mots grecs : dêmos qui signifie « les gens ordinaires » et kratos qui veut dire « pouvoir ». La démocratie signifierait alors « le pouvoir des gens ordinaires ». A ses origines, au Vème siècle avant J.C., la démocratie athénienne était fondée sur le principe de participation directe des citoyens qui se réunissaient en assemblée pour décider de toutes les affaires importantes de la Cité et voter les lois à main levée. Chaque citoyen disposait d’une entière liberté de parole et pouvait proposer des amendements sur les projets de lois émis par la Boulé, un conseil de 500 citoyens tirés au sort pour un an.

La démocratie désigne un système politique dans lequel le peuple est souverain. Or, ce concept de souveraineté populaire a donné lieu, selon les contextes et les époques, à des interprétations différentes. Dans ses applications pratiques, la souveraineté populaire peut être l’expression de la démocratie directe comme dans la cité athénienne (le peuple vote les lois) ou de la démocratie représentative comme c’est le cas aujourd’hui dans notre pays (le peuple élit des représentants qui votent les lois). Pour certains philosophes des Lumières, Jean-Jacques Rousseau notamment, la démocratie ne peut-être que directe : « La souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu’elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale et la volonté générale ne se représente point. » En 1789, Emmanuel-Joseph Sieyès (corédacteur de la Constitution française) contredisait Rousseau : « D’abord, la très grande pluralité de nos concitoyens n’a ni assez d’instruction, ni assez de loisir, pour vouloir s’occuper directement des lois qui doivent gouverner la France ; ils doivent donc se borner à se nommer des représentants. […] Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer ».

Quid de la démocratie aujourd’hui ?

Or, aujourd’hui, on assiste à un épuisement de la démocratie représentative et l’idée même de souveraineté populaire est devenue inopérante. Selon le philosophe Michel Foucault, il existe  dans nos sociétés néolibérales des stratégies gouvernementales transversales à la société et à l’Etat qui établissent les normes de nos rapports sociaux. D’après lui, la « gouvernementalité » s’est substituée à la souveraineté. Alors que la démocratie est le fait pour les acteurs sociaux de pouvoir déterminer les normes suivant lesquelles leurs activités sociales sont gouvernées, dans le cadre de la gouvernementalité néolibérale, « les gouvernés ne peuvent décider des règles et des finalités des activités dont ils sont partie prenante dans les institutions de la société ». Dans un tel contexte, la participation à la désignation du souverain ne peut garantir quelque « pouvoir du peuple » que ce soit. Ainsi pour Foucault, les définitions de la démocratie en termes de souveraineté populaire ou de pluralisme des partis ne sont plus adaptées aux transformations du monde contemporain. Son concept précurseur pour repenser la démocratie est d’entrer dans une logique productrice de l’altérité. La démocratie peut exister à la condition que soit portée dans l’espace public une logique générale de réorganisation du monde alternative à la gouvernementalité officielle, un gouvernement autre. En effet, pour le philosophe, la démocratie implique aujourd’hui l’existence d’un pluralisme des gouvernementalités. Il préconise ainsi « le gouvernement du commun ». On assiste déjà ici et là dans le monde à des formes parcellaires de ce type gouvernement, autour de revendications de biens communs, ceux de l’eau ou des terres par exemple. Il se constitue alors des « espaces publics » fondés sur le principe du « bien commun ».

Et Gignac dans tout ça ?

En quoi cette réflexion théorique peut-elle nous aider à penser la démocratie à la petite échelle de notre village ? Il semble intéressant de raisonner en termes de bien commun. Les bâtiments de notre commune et notamment son école sont des biens communs et dans l’idéal de Foucault, ils feraient l’objet d’une gouvernance commune. Si la démocratie participative a essuyé une défaite aux dernières élections, il est en revanche légitime que la population soit associée d’une manière ou d’une autre aux décisions relevant des biens communs. Non seulement cela n’est pas le cas, mais le conseil statutaire a même tourné radicalement le dos à la démocratie en refusant que ses débats soient retransmis. La portée symbolique de ce geste est forte, puisque même à toute petite échelle, celle d’un village comme le nôtre, le déni de démocratie est banalisé et fait partie des pratiques courantes.