Du nucléaire, vous en reprendrez bien quelques tranches ?

La centrale nucléaire du Bugey

Le 10 février dernier, le Président de la République a annoncé sa volonté de construire quatorze réacteurs EPR d’ici à 2050.

Pour justifier sa relance du nucléaire, le chef de l’État prétend s’être appuyé sur une lecture rigoureuse des experts. Mais il a écarté les analyses provenant de l’ADEME parce qu’elles ne vont pas dans le sens de l’atome à tout-va. Et il se joue des rapports RTE.

Dans son discours, M. Macron a prétendu se fonder sur « ce qu’expliquent les experts », assurant les avoir « lus rigoureusement ». En fait, le président de la République a eu une lecture très sélective…

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Le bétisier de la pandémie

Nous sommes encore au mois de janvier, les bêtisiers sont donc toujours d’actualité.

Maxime Combes est économiste et l’une des figures d’Attac France, où il suit les grands enjeux environnementaux et énergétiques nationaux et mondiaux. Il est également engagé dans « Basta » et « Mouvements ». Il est coauteur de l’ouvrage publié par Attac, « La Nature n’a pas de prix » et de « Crime climatique stop ! ».

Et aussi, de l’autre côté de l’échiquier politique, cet article du Figaro de Mayeul Aldebert qui détaille les errements gouvernementaux de la gestion de crise.

Pandémie, tous les avis sont bons à écouter

Je vous retranscris ci-dessous un long billet que Jean-Pierre Luminet (astrophysicien de réputation internationale, spécialiste des trous noirs et de la cosmologie) a publié récemment sur son compte Facebook.

Sans nécessairement partager l’intégralité de son analyse, ce billet vaut qu’on prenne le temps de le lire dans son entièreté.

Il y a quelques jours j’ai conduit mon véhicule dans un centre de contrôle technique, afin renouveler le « pass » périodique obligatoire mis en place dès 1992 sous directive de la bien-aimée commission européenne, et permettant de circuler à peu près tranquillement durant deux ans sans se faire verbaliser par les bien nommées « forces de l’ordre » pour un pneu légèrement usé ou quelque essuie-glace un tantinet voilé.
Ayant eu la bonne idée de quitter récemment l’encombrée métropole marseillaise pour m’installer dans la campagne provençale, tout – ou presque – y devient plus facile. Ledit centre de contrôle est lui-même situé dans la campagne, près de la bourgade de Saint-Andiol : un simple coup de fil, on vous répond tout de suite et il n’y a aucune attente pour prendre rendez-vous.
Le jour dit j’entre donc dans la petite échoppe. Il n’y a personne sinon le préposé, lequel ne porte, sainement dirais-je, pas de masque. Vous connaissez ma position sur la question et vous pensez bien que, dès lors que cela ne dérange pas autrui, je n’allais pas plaquer sur mon museau ce que j’ai toujours considéré comme une aberration sanitaire, et je laisse mes clés de voiture au préposé pour aller faire une promenade.
Trois quarts d’heure plus tard je reviens pour le diagnostic. Cette fois un autre client est présent dans la pièce : une femme, masquée. Elle me lance un regard réprobateur et m’enjoins de mettre mon masque. Je lui réponds poliment que je ne pense pas que cela soit nécessaire : moi-même scientifique, je me suis renseigné sur la question auprès de sources crédibles, et hormis en salle de chirurgie il appert que le masque porté partout et en permanence n’est pas bon du tout pour la santé ; ce n’est en réalité qu’un dispositif vestimentaire permettant au pouvoir de s’assurer du degré d’obéissance de la population. La cliente me répond qu’elle ne veut rien savoir de tout cela et que je dois mettre le masque parce que c’est obligatoire. Je lui réponds que ce qui est obligatoire n’est pas forcément pertinent. De plus en plus énervée elle me rétorque qu’elle a eu le COVID. Je m’apprête donc à lui expliquer qu’a fortiori et en toute logique elle est parfaitement immunisée et ne doit plus avoir aucune crainte d’être contaminée. Mais avant que j’ouvre même la bouche je vois une lueur de panique s’allumer dans son regard, elle prend soudain son sac et quitte la pièce … en courant !

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Cette année, on « fête » les 20 ans de l’Euro

Nous ouvrons ici une nouvelle catégorie d’articles consacrée à des sujets de société et destinée à alimenter notre réflexion collective.

Les « 20 ans de l’euro » ont fait l’objet de nombreux articles ces derniers jours. Voici 2 points de vue, quelque peu différents.

[Au delà de l’aspect « Vie quotidienne »] si les grands dirigeants européens, avec le traité de Maastricht et ses célèbres critères, ont voulu doter le Vieux continent d’une monnaie unique c’est surtout pour peser sur la scène internationale. Et le pari est aujourd’hui réussi. Quasi immédiatement, l’euro est devenu une monnaie de rang international, à l’image du dollar américain. En 2021, l’euro est la deuxième monnaie la plus importante du système monétaire international. 60 % des exports de marchandises issues de la zone euro sont libellés dans cette monnaie et plus de 21 % des réserves de change mondiales sont libellées en euros (59 % pour le dollar).
L’euro a surtout servi de parapluie à l’Europe secouée par les conséquences de la crise financière des subprimes de 2008 qui a mis au bord du gouffre le système bancaire et financier. Cette crise devenue économique en 2009-2010 a poussé les Etats à dépenser plus que de raison pour soutenir leurs économies amenant à la crise des dettes notamment grecque. Cette crise de l’endettement a ébranlé la confiance des marchés financiers faisant craindre une faillite de certains États membres, voire une désintégration de la zone euro. Mais l’Union européenne, de sommets d’urgences en réunions de crises, a tenu bon et la solidarité entre Etats a permis de ramener le calme évitant le pire aux pays du Sud de l’Europe et peut être même à la France. Depuis a été créé le Mécanisme européen de stabilité (MES) qui permet de mobiliser immédiatement 410 milliards d’euros en cas de nouvelle crise. Quant aux critiques faites par le consommateur sur la hausse des prix, elles sont mathématiquement infondées mais encore tenaces.

  • Une interview de Michel Guillaud, Président de l’association France Conso Banque (association de défense des usagers des banques) sur France Culture :

 

Il y a 150 ans, la Commune de Paris

En cette période de commémoration napoléonienne, qui bien évidemment a marqué et façonné une partie de l’Histoire de France, nous ne pouvons pas passer sous silence les 150 ans de la Commune de Paris, qui bien qu’éphémère (72 jours) a durablement marqué les esprits, et bien au-delà de la France.

Tout commence avec la guerre que déclenche Napoléon III le 19 juillet 1870 contre la Prusse de Bismarck.

La guerre est de courte durée puisqu’encerclée à Sedan, l’armée française capitule le 2 septembre 1870 et Napoléon III est capturé. Sous la pression populaire, l’empire tombe et la République est proclamée ; Gambetta (lotois d’origine, il a une statue à Cahors) est nommé ministre de l’intérieur puis ministre de la guerre.

Le nouveau gouvernement proclame sa volonté de continuer la guerre, mais dans les faits il œuvre en coulisses pour faire accepter la défaite aux français, de peur de l’arrivée de socialistes au pouvoir à Paris.

De fait, les prussiens finissent par encercler la capitale le 17 septembre et c’est progressivement la famine avec le célèbre épisode où les parisiens sont conduits à manger les animaux du Jardin des Plantes pour survivre.

Le 18 janvier 1871, la défaite est consommée et l’empire allemand est proclamé au château de Versailles ; un armistice est signé le 28. Ces événements, appris après coup, font monter la colère chez les parisiens.

Des élections sont organisées le 8 février dans la précipitation, afin de faire valider l’armistice et la défaite française. Au niveau national ce sont les monarchistes qui l’emportent (avec le slogan « pour la paix »), mais à Paris ce sont les républicains (avec le slogan « pour la poursuite de la guerre ») qui sont majoritaires.

Les parisiens s’estiment ensuite trahis avec la nomination de bonapartistes aux postes clé de leur administration (préfet de police, gouverneur et garde nationale) et l’interdiction des principaux journaux de gauche.

Inquiète de la situation en ébullition à Paris, l’Assemblée Nationale se replie sur Versailles.

Le 1er mars les troupes prussiennes défilent sur les Champs-Elysées ; en réplique, un drapeau rouge est hissé sur la colonne de la place de la bastille, la tension continue à monter.

Inquiet, le gouvernement dirigé par Adolphe Thiers tente, le 18 mars, de récupérer les canons parisiens. Mais à Montmartre le peuple s’oppose à la troupe qui refuse de tirer sur la population et fraternise. Un peu partout dans Paris, la population s’en prend aux représentants du gouvernement et élève des barricades. Deux généraux, Lecomte et Clément-Thomas qui avait participé à la répression du soulèvement de juin 1848, sont arrêtés et exécutés par la foule : c’est le début de l’insurrection.

Apprenant les événements, Victor Hugo écrit dans son journal : « Thiers, en voulant reprendre les canons de Belleville, a (…) jeté l’étincelle sur la poudrière. Thiers, c’est l’étourderie préméditée ».

Le gouvernement tout entier ainsi que les « possédants » parisiens quittent la capitale pour se réfugier à Versailles.

Le 26 mars, Paris organise des élections pour désigner les 92 membres du « Conseil de la Commune ».

Les arrondissements de l’Est, du Nord et du Sud votent massivement pour les candidats fédérés, ceux du centre parisien votent eux pour les candidats modérés (20 élus).

Toutes les tendances politiques républicaines, socialistes et anarchistes sont représentées. On y dénombre notamment 33 artisans et petits commerçants, 24 professions libérales ou intellectuelles et 6 ouvriers.

De nombreuses mesures sociales sont immédiatement votées : séparation de l’Eglise et de l’Etat, école gratuite et laïque, liberté de la presse, promotion des femmes, élus révocables, suspension du remboursement des dettes contractées pendant la guerre pour 3 ans, réquisition des logements vacants au profit des sinistrés…

C’est un nouvel ordre autogéré qui se met en place. L’objectif des « communards » est d’imposer une autonomie parisienne et un certain nombre de « versaillais » n’y sont pas hostiles.

De nombreuses actions symboliques de destruction de l’ancien ordre sont prises : incendie de l’hôtel particulier de Thiers, démolition de la colonne Vendôme avec la statue de Napoléon 1er à son sommet.

De nombreux « clubs de discussion » se mettent en place où la population peut se retrouver pour y discuter de la situation, proposer des solutions, voire faire pression sur les élus ou aider l’administration communale. Ils permettent à des orateurs réguliers ou occasionnels (comme Louise Michel, Gustave Courbet ou Louis Pottier) de faire entendre les aspirations de la population et de débattre de la mise sur pied d’un nouvel ordre social favorable aux classes populaires.

Le 16 avril, un décret réquisitionne les ateliers abandonnés par leurs propriétaires et prévoit de les remettre à des coopératives ouvrières. La journée de travail y est de 10 heures et l’encadrement est élu par les salariés.

Le 20 avril, les bureaux de placement de la main d’œuvre, agissant bien souvent comme des « négriers », sont supprimés et remplacés par des bureaux municipaux. La Commune interdit les amendes patronales et retenues sur salaires, et pour lutter contre le sous-salariat dans les appels d’offres, un cahier des charges avec indication du salaire minimum est créé.

Dans son programme du 19 avril, la Commune écrit : « La Révolution communale, commencée par l’initiative populaire du 18 mars, inaugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive, scientifique. C’est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l’exploitation, de l’agiotage, des monopoles, des privilèges, auxquels le prolétariat doit son servage, la Patrie ses malheurs et ses désastres. »

La Commune reconnaît l’union libre, interdit la prostitution et met en place un début d’égalité salariale, mais elle manquera de temps pour instaurer le droit de vote des femmes.

La révolte parisienne est l’un des événements les plus médiatisés de l’époque. La Commune est suivie par les journaux européens aussi bien que dans l’aire d’influence britannique (Canada, Inde, Australie) et dans l’espace atlantique (Brésil, Mexique, États-Unis). D’après l’examen des télégrammes circulant sur le réseau du câble transatlantique, l’écrasante majorité des informations de cette période concerne l’insurrection parisienne !

Du côté des opérations militaires, le gouvernement Thiers bénéficie de l’appui des troupes prussiennes massées non loin de la capitale, côté Est et Nord. Ainsi, Bismarck libère près de 60 000 prisonniers de guerre qui peuvent s’adjoindre aux 12 000 soldats dont dispose Thiers.

Côté parisien, on compte sur environ 170 000 hommes, mais seulement 20 000 vraiment aguerris, la plupart de ces « soldats » n’ayant pratiquement pas d’expérience militaire, et s’ils sont animés d’ardeur républicaine, ils sont aussi assez réticents à la discipline. Le commandement n’est pas non plus à la hauteur d’une armée professionnelle.

Clémenceau propose une conciliation mais Thiers refuse et passe à l’attaque.

Barricade parisienne

Le 2 avril, les Versaillais s’emparent de Courbevoie et de Puteaux, les fédérés se repliant vers Neuilly.

Pendant trois semaines, les combats sont sporadiques, mais les bombardements intensifs, en particulier sur Neuilly.

Le 21 avril, le gouvernement Thiers impose le blocus ferroviaire de la capitale.

Au soir du 26, le village des Moulineaux est occupé par les Versaillais.

Le 4 mai, aidés par une trahison, ils enlèvent la redoute du Moulin-Saquet, le 5, ils s’emparent du village de Clamart, le 8, l’enceinte fortifiée de Paris est bombardée de Grenelle à Passy, tandis que le 9, le fort d’Issy est pris.

Le 21 mai, l’armée versaillaise pénètre dans Paris par la porte de Saint-Cloud, mal défendue, et avance jusqu’à l’Arc de Triomphe.

Les destructions et incendies d’immeubles liés aux combats de rue et aux tirs d’artillerie sont légion : le palais des Tuileries, le palais d’Orsay, le palais Royal et finalement l’Hôtel de ville le 24 mai avec la perte de la totalité des archives de Paris ainsi que tout l’état civil à partir de 1515 (environ 1/3 pourra être restauré).

Du côté des immeubles privés, on notera la perte de la maison de Prosper Mérimée qui brûla avec tous ses livres, correspondances et manuscrits, celle du sculpteur Jacques-Édouard Gatteaux ou celle de Jules Michelet. Le musée de la manufacture des Gobelins est également touché par l’incendie avec la perte d’environ 80 tapisseries.

De nombreux autres édifices furent sauvés par la volonté de quelque uns (aussi bien communards que versaillais) : l’Hôtel-Dieu et Notre-Dame, les Archives nationales ou le palais du Louvre.

L’expérience de la Commune de Paris se termine le 28 mai à la fin de « la semaine sanglante » :

  • Le 22, les Versaillais occupent les 15e et 16e arrondissements, les portes d’Auteuil, de Passy, de Sèvres et de Versailles et s’emparent de l’Élysée, de la gare Saint-Lazare et de l’École militaire.
  • Le 23, la butte Montmartre tombe : 42 hommes, 3 femmes et 4 enfants, pris au hasard, sont conduits rue des Rosiers, devant le mur où les généraux ont été exécutés le 18 mars, et sont fusillés. Les Versaillais occupent l’Opéra, le faubourg Montmartre et la Concorde et procèdent à des exécutions massives à Montmartre, au parc Monceau et à la Madeleine.
  • Le 24, les Versaillais occupent la Banque de France, le Palais-Royal, le Louvre et Notre-Dame des Champs. Le docteur Faneau, à la tête de l’ambulance établie au séminaire Saint-Sulpice, est passé par les armes avec 80 fédérés blessés. Le quartier latin est pris en soirée et ses défenseurs (près de 700) sont exécutés. De leur côté, les communards exécutent l’archevêque de Paris Georges Darboy (qu’ils avaient tenté d’échanger contre Auguste Blanqui) et cinq autres otages. Ils ne tiennent plus que les 9e, 12e, 19e et 20e arrondissements, soit un quart de la capitale.
  • Le 25, les combats se poursuivent à la Butte-aux-Cailles.
  • Le 26, seuls le canal de l’Ourcq, le bassin de la Villette, le canal Saint-Martin, le boulevard Richard-Lenoir, la rue du Faubourg-Saint-Antoine et la porte de Vincennes restent aux mains des communards.
  • Le 27, c’est au cimetière du Père-Lachaise que les combats se poursuivent. 147 communards sont fusillés au « Mur des Fédérés » qui est aujourd’hui le lieu habituel des commémorations de la Commune.
  • Le 28, les combats se poursuivent dans Belleville puis les Versaillais prennent la dernière barricade.

En prenant en compte les tués hors de Paris, on estime entre 20 et 30 000 le nombre des fusillés lors de cette « semaine sanglante », c’est-à-dire le plus grand massacre de civils de l’histoire française.

Pour autant, en seulement 72 jours et en état de guerre, la Commune a pris et commencé à mettre en œuvre des mesures sociales d’une ampleur jamais connue auparavant, dont certaines attendront la fin du 20ème siècle pour être reprises tandis que d’autres attendent toujours, comme la possibilité de révoquer les élus.

 

En juin, des procès expéditifs conduisent à de nouvelles exécutions.

Comme toujours, « l’Histoire est écrite par les vainqueurs » et en juillet, le nouveau pouvoir fait réaliser des photomontages (à partir de vraies photographies) pour montrer la « barbarie » des communards.

En août, on traque encore ceux qui ont été identifiés sur des photographies !

En décembre, au procès de Louise Michel, c’est Victor Hugo qui prend sa défense : elle sera déportée en Nouvelle-Calédonie.

En décembre toujours, Thiers interdit toute évocation mémorielle des événements et déclare : « il ne s’est rien passé ».

Aujourd’hui encore, à l’exception du mur des Fédérés au Père Lachaise, il n’existe aucune plaque ni aucun souvenir de cette période. Même aux parc des Buttes Chaumont où au moins 300 communards furent fusillés, jetés dans le lac puis « repêchés morts » pour être finalement brûlés en plein air. « Le sol était jonché de leurs cadavres ; ce spectacle affreux servira de leçon» écrira Adolphe Thiers.

Au 20ème siècle, on donnera l’occasion à un autre Adolf de s’illustrer aussi de manière barbare… N’oublions pas ces crimes et l’idéologie qui les porte en germe.

Le Mur des Fédérés

2 documentaires à voir pour approfondir :

Connaissez-vous les AMAP ?

AMAP = Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne

On recense un peu plus de 2000 AMAP en France, qui ont toutes le statut d’association, et qui sont regroupées (pas forcément toutes) au sein du mouvement MIRAMAP.

Les objectifs des AMAP sont multiples :

– Préserver l’existence et la continuité des fermes de proximité dans une logique d’agriculture durable, c’est-à-dire une agriculture paysanne

– Assurer un revenu régulier et équitable aux paysans en leur permettant d’écouler la totalité de leur production.

– Fournir aux consommateurs une alimentation saine, souvent bio mais pas toujours, composée d’aliments frais, de saison, produits à partir de variétés ou races animales de terroir ou anciennes.

– Etre un circuit court de distribution sans aucun intermédiaire.

Les AMAP sont considérées comme participant de l’économie sociale et solidaire.

Producteurs et consommateurs sont liés par un contrat dans lequel l’agriculteur s’engage à fournir aux consommateurs un panier par semaine – pour les légumes – ou moins souvent pour les produits qui se conservent. Le prix du panier est calculé en fonction des coûts de production et non pas du poids de la marchandise : les consommateurs partagent ainsi les aléas climatiques qui peuvent modifier, à la baisse comme à la hausse, la quantité des produits attendus.

Et chez nous ?

L’AMAP la plus proche de Gignac est celle de Brive. Les distributions ont lieu le jeudi à la Guierle, sous la halle Georges Brassens.

On y trouve les produits suivants : légumes et fruits de saison, viandes de bœuf, veau, agneau, porc et poulet, œufs, poissons, produits laitiers, pains, miels, jus de pomme, noix, pruneaux, et même du café.

Il n’y a aucune obligation à prendre telle ou telle catégorie de produits, il suffit juste de décider à l’avance de ce qui nous intéresse.

Certains d’entre nous sont adhérents à l’AMAP de Brive, aussi, si vous êtes intéressé pour nous rejoindre ou simplement vous renseigner, n’hésitez pas à nous contacter : contact@gignac-ensemble.fr

 

Ci-dessous, une interview d’Elisabeth Carbone, co-présidente de l’AMAP de Brive et secrétaire au MIRAMAP, donnée sur France Bleu Limousin :

 

Et pour répondre à vos dernières interrogations d’une manière ludique, feuilletez la B.D. « AMAPien, pourquoi pas moi ? ».

 

Alors maintenant, à vous de choisir comment vous voulez vous nourrir !

Grave incendie chez notre hébergeur

Un spectaculaire incendie a totalement détruit, dans la nuit de mardi à mercredi, un datacenter (bâtiment qui abrite des serveurs informatiques) appartenant à la société OVH.

OVH est une entreprise française, une des plus importantes dans le domaine de l’hébergement informatique, à laquelle ont recours de nombreuses administrations et entreprises françaises… ainsi que notre modeste site Gignac Ensemble.

En ce qui nous concerne, nous n’avons eu à subir qu’une panne temporaire de notre messagerie dans la journée de mercredi, mais de nombreuses autres entreprises (grandes ou petites) n’ont pas encore recouvré l’intégralité de leurs services.

Idée de lecture (février)

L’Anomalie de Hervé Le Tellier

L'Anomalie

Prix Goncourt 2020

« Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension. » En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d’hommes et de femmes, tous passagers d’un vol Paris-New York. Parmi eux : Blake, père de famille respectable et néanmoins tueur à gages ; Slimboy, pop star nigériane, las de vivre dans le mensonge ; Joanna, redoutable avocate rattrapée par ses failles ; ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel soudain devenu culte. Tous croyaient avoir une vie secrète. Nul n’imaginait à quel point c’était vrai. Roman virtuose où la logique rencontre le magique, L’anomalie explore cette part de nous-mêmes qui nous échappe.

Notre avis : Une dystopie étonnante (et disons le extravagante) qui nous permet de nous interroger sur qui nous sommes vraiment et de nous voir comme « de l’extérieur » à travers les récits de plusieurs personnages représentatifs de la diversité des êtres humains. Vivre ensemble les uns avec les autres, ce n’est pas toujours facile, mais étudier le vivre ensemble avec soi-même, il fallait oser, et Hervé Le Tellier l’a fait !

Ce roman « est devenu le deuxième prix Goncourt le plus vendu de l’histoire (…) avec quelque 633.000 exemplaires depuis sa sortie en août » nous apprend France info ce jour.

La 5G et les Amish (deuxième partie)

Amish ratissant le foin dans le sud-est de l’Ohio

Nous avons vu la semaine dernière les évolutions de la téléphonie mobile qui nous permet aujourd’hui avec la 4G, à condition bien sûr d’avoir du réseau, d’accéder rapidement à l’Internet mondial et de pouvoir communiquer et échanger des informations de toute nature (photos, documents…) avec n’importe qui, quel que soit l’endroit où il se trouve.

Que peut donc nous apporter de plus la 5G ?

La vitesse

Encore une fois, les fréquences s’accroissent et les temps de transfert diminuent. Ainsi, le téléchargement d’un album musical de 12 titres qui prend aujourd’hui 15 secondes en 4G n’en prendra plus que 3, soit 12 secondes de gagnées…  c’est sûr que ça va révolutionner nos vies !

Le contrôle des objets à distance

C’est quoi un objet à distance ? Par exemple, une voiture autonome, c’est-à-dire une voiture qui prend elle-même (via son informatique de bord évidemment) les décisions nécessaires pour pouvoir vous emmener en toute sécurité d’un point A à un point B.

Grâce au très faible temps de réactivité (ce qu’on appelle la « latence »), il sera possible de réagir très rapidement, pour effectuer un freinage d’urgence par exemple.  Mais imaginez-vous sérieusement un constructeur qui prendrait le risque de fabriquer une voiture qui aurait besoin d’un réseau sans fil pour déterminer comment réagir à un évènement urgent ? D’ailleurs des véhicules autonomes circulent déjà depuis plusieurs années sans avoir besoin de 5G.

La télémédecine

Rien de tel que de parler d’applications médicales pour emporter l’adhésion du public, car qui serait prêt à sacrifier sa santé dès lors que la 5G pourrait, sinon sauver des vies, au moins améliorer les diagnostics et gagner du temps ?

Tout d’abord, si notre système de santé était à la hauteur de ce qu’on est en droit d’attendre d’un pays développé comme la France, c’est-à-dire si nous pouvions avoir accès rapidement à des consultations en cabinet proches de notre domicile, on n’en serait pas à se poser ce genre de question.

Ensuite, tant que le délai pour passer une IRM restera de l’ordre de 6 semaines, ce n’est pas la 5G qui améliorera beaucoup les choses.

Enfin, les systèmes prévus pour la télémédecine, fonctionnent essentiellement via des applications fixes et non mobiles et il sera infiniment plus facile de faire une téléconsultation sur son ordinateur que sur le tout petit écran d’un téléphone. Le réseau sans fil n’est donc pas nécessaire… mais la fibre oui !

Certes, dans des zones désertiques du monde où le plus proche hôpital est à des heures de route en 4×4 par de mauvaises pistes et où il n’y a pas d’infrastructures filaires, cela peut se justifier, mais chez nous en France en 2021, non !

De nouveaux appareils

Pour pouvoir accéder à la 5G il sera nécessaire de changer son smartphone.

Les partisans de la 5G reconnaissent que le recyclage des anciens appareils et la fabrication des nouveaux va augmenter l’empreinte écologique. Mais, argument spécieux, ils précisent que les Français changeant déjà de téléphone tous les deux ans en moyenne alors même que leur appareil fonctionne encore, larrivée de la 5G ne changera pas grand-chose in fine. La belle affaire, nous allons droit dans le mur depuis des années, continuons donc ; Le Titanic coule mais l’orchestre joue toujours !

Une révolution industrielle génératrice d’emplois ?

C’est ce qu’on nous promet avec la conclusion péremptoire de notre ministre de l’Economie qui nous dit : « ce serait donc une erreur dramatique de s’en priver ».

N’avez-vous pas déjà entendu ce genre de discours par le passé ? Et pour quels résultats ?

On nous promet ainsi une augmentation de la production économique mondiale de 12 mille milliards de dollars au cours des 15 prochaines années. Peut-être, mais au bénéfice de qui ? 22 millions d’emplois sont également promis… On croirait entendre un bateleur vanter sa marchandise…

Et pour l’usager ?

Il faudra changer son téléphone mais aussi prendre un nouvel abonnement.

Actuellement, Orange et SFR proposent des forfaits 5G à 95 €/mois, ce qui fait donc 1140 euros par an… Belle somme pour gagner 12 secondes lors du téléchargement d’un album mp3 ! Et rappelons, pour comparaison, qu’on a accès à une trentaine de chaînes TNT pour 138 euros par an (prix de la redevance TV).

L’avis de la Convention Citoyenne pour le Climat

Rappelons que cette Convention Citoyenne a été mise en place par le Président de la République afin de proposer des solutions pour réduire de 40% nos émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 (par rapport à la référence de 1990).

La Convention s’est penchée sur la 5G dans son Objectif 12 qui s’intitulait « Accompagner l’évolution du numérique pour réduire ses impacts environnementaux »

Elle constate que « Le numérique est un formidable levier pour la transition écologique et la lutte contre le changement climatique » et souhaite que « d’ici 2025 le numérique soit un moyen pour participer à la transition et pas un outil qui contribue toujours davantage à la hausse des émissions ».

Elle note que « la quantité de minerais pour fabriquer des équipements numériques est limitée dans la nature, et que pour une grande partie, l’épuisement total est attendu d’ici 30 ans ».

Elle précise que « les émissions actuelles de gaz à effet de serre liées à notre consommation numérique sont très importantes et en constante augmentation » et qu’elles atteindront en 2025 le niveau de celles de l’industrie automobile.

Conformément à sa Lettre de Mission, la Convention préconise (entre autres mesures fortes) :

–  d’évaluer les avantages et les inconvénients de la 5G par rapport à la fibre avant et non après avoir accordé les licences pour son développement.

– d’instaurer un moratoire sur la mise en place de la 5G en attendant les résultats de l’évaluation (en cours) sur la santé et le climat.

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Contre l’avis de la Convention Citoyenne pour le Climat, en dépit des craintes sur les effets sur le vivant et malgré de nombreuses pétitions et recours en justice, le gouvernement a officiellement autorisé les opérateurs à activer leurs fréquences sur les sites déjà équipés en antennes.

Le déploiement de ce nouveau réseau nécessitera 10 mille nouveaux pylônes d’ici à 2025 puisqu’à fréquence plus élevée la portée est moindre (souvenons-nous des jours anciens où un seul émetteur grandes ondes suffisait à France Inter pour couvrir la métropole toute entière).

Puisque le but de son déploiement est de faire transiter plus de données, plus lourdes et en moins de temps, elle va démultiplier le volume de données à stocker dans le cloud, c’est-à-dire dans des data centers qu’il faudra alimenter en électricité en permanence.

Plus de machines, plus d’électricité, plus de données : où est la sobriété vantée par ses partisans ?

Enfin, la 5G permettra d’inonder l’environnement d’objets connectés, de mettre en réseau des caméras, drones, détecteurs de mouvement, ouvrant la voie à un monde ultra-automatisé, ultra-surveillé, dominé par l’intelligence artificielle, où le mot Liberté pourrait perdre beaucoup de son sens.

La 5G et les Amish (première partie)

Tout le monde se souvient des récents propos du Président de la République comme quoi ceux qui s’opposeraient au déploiement rapide de la 5G seraient des Amish ou des partisans de la lampe à huile.

Pour rappel, les Amish sont une communauté religieuse chrétienne connue pour mener une vie simple, pacifique et austère, se tenant à l’écart du progrès et des influences du monde extérieur [dixit Wikipedia].

Mais d’abord, qu’est-ce donc que la 5G, la « 5G quèsaco » comme diraient les anciens d’ici ?

Pour le comprendre, il faut commencer par un petit historique puisque 5G signifie Cinquième Génération ce qui veut dire qu’il y en a eu (au moins) 4 autres avant. C’est ce que nous allons voir dans ce premier article, qui sera suivi d’un second la semaine prochaine où je vous présenterai les tenants et aboutissants de cette future nouvelle norme de téléphonie mobile.

La 1G (qui ne portait évidemment pas encore ce nom) est apparue dans les années 80. En France, c’était le réseau Radiocom 2000 qui permettait de recevoir et de passer des appels téléphoniques depuis un véhicule, système réservé à quelques privilégiés vu le coût du matériel.

Poste téléphonique Mich7777

Le réseau 2G (dans les années 90) marque le passage de l’analogique au numérique. Il permet, en plus du transport de la voix, le transport de données de type SMS. Côté émetteur, le signal est échantillonné plusieurs milliers de fois par seconde et découpé en autant de « paquets » qui vont voyager indépendamment les uns des autres, de l’émetteur vers le récepteur.

Les différents paquets peuvent prendre des chemins différents, parcourir des milliers de kilomètres, pour être finalement recombinés à l’arrivée. Chaque paquet porte différentes informations d’identification (notamment un numéro d’ordre) ce qui permet de savoir à l’arrivée s’il en manque et de demander alors leur réémission.

Côté voix, la qualité du signal est généralement nettement moins bonne que ce qu’elle était avec le téléphone classique filaire type PTT.

NOKIA 5190 GSM 2G

Plus de 99% du territoire français est aujourd’hui couvert par la 2G mais il y a encore de nombreuses zones sur Gignac qui ne reçoivent que ces signaux. Lorsque vous êtes dans ces zones, votre téléphone 3G ou 4G bascule alors automatiquement en mode 2G, vous pouvez donc téléphoner et échanger des SMS mais c’est tout.

Allons-nous maintenant aborder la 3G ? Non ! Car entre la 2G et la 3G il y a eu la 2,5G, appelée aussi GPRS.

En effet, la 3G, telle qu’elle était prévue, n’étant pas encore prête, une évolution de la 2G a permis d’accéder à des services internet rudimentaires, ressemblant un peu à ce que proposait le minitel en son temps, c’est-à-dire un accès lent, mais un accès tout de même, à des services internet de base tels que la météo, les cours de bourse, les horaires des trains, et même la messagerie.

Ces téléphones disposaient d’un écran plus grand et en couleur, ainsi que de nouvelles fonctionnalités comme des jeux, une calculatrice ou la radio. C’était aussi la mode des écrans à clapet.

Le NEC N22i, sorti en 2003

Alors, on y arrive maintenant à la 3G ? Toujours pas ! Car entre la 2,5G et la 3G il y a eu la 2,75G, appelée aussi EDGE (quand lettre « E » apparaît en haut de votre écran à la place de « 3G » ou « 4G » ou « H+ »).

La principale différence entre le GPRS et le EDGE, c’est simplement un changement de fréquences qui se traduit, pour l’utilisateur, par un débit de données plus élevé et donc une vitesse d’accès plus rapide.

Le réseau 3G (enfin on y est !) est le plus populaire et le plus connu du grand public. Il permet de naviguer sur l’Internet, d’accéder facilement à son courrier électronique, d’envoyer des photos et des vidéos, ceci grâce à un débit et des vitesses 5 fois supérieures aux générations précédentes. C’est ce qu’on a appelé l’internet haut-débit.

Ces appareils possèdent dorénavant un grand écran tactile (le clavier physique a disparu) et se font appeler smartphones, car la fonction téléphone n’est plus qu’une fonction parmi d’autres : appareil photo, applications indépendantes (avec le Play Store ou l’Apple Store), etc.

En attendant la 4G, la 3G a elle aussi connu des améliorations, portant principalement sur les débits, que vous repérez avec les lettes « H » ou « H+ » qui apparaissent en haut de votre écran, selon le lieu où vous vous trouvez.

J’attire ici votre attention sur le fait que ces différentes normes n’ont rien à voir avec le nombre de « barrettes » que vous voyez également en haut de l’écran qui, elles, représentent la puissance du signal reçu, qui dépend en gros de la distance à laquelle vous vous trouvez de l’antenne.

Quant à la 4G, si elle apporte certaines évolutions techniques, celles-ci sont « transparentes » pour l’utilisateur qui ne bénéficie pas de nouveaux services à proprement parler. D’ailleurs, visuellement,  rien ne permet de distinguer un téléphone 3G d’un téléphone 4G. Mais le marketing fait, une de fois de plus, croire qu’il s’agit d’une évolution fantastique pour pousser à de nouveaux achats puisque les téléphones prévus pour la 3G ne sont pas compatibles avec la 4G (nouvelles fréquences et nouvelles antennes). C’est aussi pour cela que vous voyez des forêts d’antennes sur les pylônes, d’autant que chaque opérateur (Orange, SFR, etc.) installe les siennes.

Et aujourd’hui, c’est la norme 4G+ qui est progressivement déployée, avec des vitesses encore accrues par rapport à la 4G de base,  en attendant la 5G et les Amish dont je vous parlerai la semaine prochaine.