Deux conseils municipaux en visioconférence

Tout d’abord, voici l’audio de la réunion du conseil municipal du 18 mars :

 

Et ensuite, quelques précisions nécessaires :

Le 10 puis le 18 mars 2021 se sont tenus dans la salle des fêtes deux conseils municipaux, qui tout compte fait, avaient des ordres du jour peu conséquents et auraient peut-être mérité d’être rassemblés en un seul conseil ordinaire puisque tout fut réglé en ¾ d’heures, temps cumulé pour ces deux conseils. En ces temps de pandémie galopante cela aurait permis d’éviter un second rassemblement.

Vous trouverez ci-dessous quelques précisions que nous sommes allés chercher dans des PV de conseils municipaux datant de 2016, précisions qui devraient permettre un nouvel éclairage aux délibérations votées.

Ces deux conseils avaient un point commun : l’urgence de décisions à prendre.

Pour le conseil du 10 mars : urgence à proposer une offre plus en rapport avec les attentes du juge en charge de la vente des murs de l’ancien multiple rural.

Pour le conseil du 18 mars : urgences :

  • à prendre une délibération pour un avenant à la convention de délégation de compétence en matière d’organisation de services de transport scolaire entre la Région Occitanie et la Commune de Gignac, avenant devant être signé avant le 21 mars.
  • à donner autorisation au Maire pour engager, liquider et mandater les dépenses d’investissement dans la limite du quart des crédits ouverts au budget de l’exercice précédent ; mais aussi à voter la modification du montant du versement de la subvention annuelle du budget principal au budget assainissement suite au compactage des emprunts du Crédit Agricole. Et tout cela avant l’examen du budget municipal qui doit faire l’objet du prochain conseil municipal.

Le rachat des murs de l’ancien multiple rural.

La municipalité a décidé de racheter les murs de l’ancien multiple rural qui a été vendu par l’équipe municipale précédente. C’est un choix assumé qui a conduit les conseillers à se réunir en conseil extraordinaire pour acter une nouvelle proposition en direction du juge en charge de la vente ; proposition qui porte sur le rachat des murs mais aussi du matériel, de la licence et du fonds.

La première proposition était de 65 000 euros et aux vues de l’estimation faite par un expert pour les murs, l’équipe municipale a été obligée de porter sa proposition à 78 000 euros. Soit 13 000 euros de plus qui se répartissent en 10 000 euros pour les murs et 3000 euros pour le matériel. Cette augmentation s’explique donc avant tout par la nécessité de se rapprocher de l’expertise immobilière des murs qui est de 74 000 euros.

Ce fut déjà très compliqué en 2016 :

À ce stade de la réflexion, il est important de revoir les termes de la vente du multiple rural qui a été faite en 2016 au bénéfice de M. Chaumeil. Vous trouverez ici le PV du 12 janvier 2016 dans lequel il est question pour la première fois de cette vente possible. Pour rappel, le multiple rural était fermé depuis septembre 2013. « Compte-tenu de la difficulté d’un commerce viable en concurrence avec le bar/tabac/journaux existant, Monsieur le Maire propose de vendre ce local commercial. » Aucun prix n’est envisagé, il est juste demandé aux conseillers de se positionner sur cette vente possible.

La décision prise par 11 voix pour et 3 abstentions fait quand même juste suite à la délibération n°5 du PV actant les demandes de subventions au titre du Fonds d’aide aux petits équipements communaux (FAPEC – Département) et au titre du Dispositif Régional d’aide à la revitalisation de l’offre artisanale, commerciale et de services dans les communes rurales, demandes pour la restructuration du multiple rural !

Dans les deux conseils municipaux suivants il a été question de cette vente qui avait été décidée. Malheureusement, pour l’instant, ces deux PV ne sont pas disponibles sur le nouveau site Internet de la commune. Dès qu’ils seront disponibles nous les mettrons en liens à ce texte.

Que disent-ils en substance ?

Lors du conseil du 16 février 2016, le prix de vente est revu à la baisse bien que dans le conseil précédent aucun chiffrage n’avait été déterminé… La première proposition qui était de 70 000 euros (donc très proche de celle de l’expert immobilier) est abandonnée pour une proposition à 50 000 euros, peut-être pour une histoire de garage ? D’où la nécessité d’avoir ce PV à disposition ! Cette révision est adoptée à l’unanimité des conseillers présents.

Une vente à 50 000 euros… et un rachat potentiel à 60 000 euros ?

La vente est actée lors du conseil municipal du 15 mars 2016 sous la forme d’un crédit vente total de 120 mensualités de 416,67 euros.

Il semble évident que la deuxième proposition votée lors du conseil extraordinaire du 10 mars 2021 n’est que la suite logique du prix de vente décidé en mars 2016. Dans sa première proposition les conseillers étaient partis de ce prix de vente réalisé qui apparaît maintenant comme très en deçà du prix réel constaté par l’expert immobilier. C’est une réelle surprise pour tout le monde.

Ce rachat risque donc de coûter plus à la commune que ce qu’aurait rapporté sa vente. Ceci étant dit sans esprit critique, il ne s’agit que d’un simple constat ; reste surtout à savoir ce que veut en faire la municipalité !

Autre point intéressant abordé cette fois-ci lors du conseil du 18 mars : le compactage des emprunts du Crédit Agricole effectué en 2020.

Ce compactage réalisé par la nouvelle équipe municipale restait un peu abstrait, certes il était certain qu’en passant d’un taux de 4,04 % à un nouveau taux de 1,12 %, des économies allaient être réalisées. Mais la décision prise le 18 mars concernant la modification du montant du versement de la subvention annuelle du budget principal au budget assainissement est éloquente et nous permet de voir réellement une partie des économies réalisées.

Cette subvention du budget principal couvre l’achat du terrain sur lequel est maintenant implantée la station d’épuration. Cette subvention avait été décidée en 2016 sur la base d’un versement annuel au budget assainissement de 4036 euros pour 25 ans donc jusqu’en 2041. Soit un versement qui devait être au total de 100 900 euros.

Avec le compactage et le nouveau taux y afférent, la subvention de 2021 sera de 5445,88 euros et de 2022 jusqu’en 2032 elle sera de 5388,62 euros. Les subventions annuelles de ce fait augmentent mais le temps de remboursement passe de 25 à 16 ans. Et surtout le coût global de l’achat est de 79 512,08 euros soit une économie de 21 387,92 euros (calculs réalisés à partir des données en notre possession).

C’est ce qu’on peut appeler une excellente opération financière et encore il ne s’agit que de l’un des huit prêts compactés. Si nous arrivons à avoir d’autres informations concernant les autres prêts, nous vous tiendrons au courant des autres économies réalisées.

Dossier méthanisation – Partie 2

Le modèle allemand

L’Allemagne est pionnière dans le domaine de la méthanisation grâce à sa loi sur les énergies renouvelables (loi EEG) votée en 2000 qui fixe un prix de rachat supérieur à celui du marché pour les kWh produits à partir des énergies vertes et surtout grâce à de généreuses subventions pour la production de méthane à partir de plantes cultivées. En 2012, l’Allemagne concentrait 80% des installations mondiales de biogaz selon un article de Der Spiegel et possédait les deux plus grands sites industriels de Pekun et de Güstrow (production de 20 Mégawatts chacune: 40 000 ménages fournis en électricité). En 2014, elle couvrait avec ses digesteurs les besoins en énergie de 6,8 millions de ménages. Le pays comptait, en 2019, 10 394 unités de méthanisation (source OFATE, Office franco-allemand pour la transition énergétique) contre 809 unités en France. Pour l’essentiel, le biogaz y est valorisé en électricité.

Pour atteindre un tel niveau de développement du biogaz, l’Allemagne a du promouvoir la culture du maïs, plante énergétique. Les agriculteurs ont répondu à l’incitation au-delà des espérances et la méthanisation leur a permis d’assurer bien plus qu’un complément de revenu. Mais ils ont rapidement été concurrencés par les gros investisseurs qui ont vu une manne dans la production de biogaz. Les sociétés agro-industrielles ont accaparé les terres au détriment des agriculteurs tandis que la monoculture essentiellement du maïs a conduit au changement d’affectation des sols et encouragé une agriculture productiviste au préjudice des équilibres écologiques et de la biodiversité.

Le parc de Pekun sur 20 hectares

La société IBBK (Internationales Biogas und Bioenergie Kompetenzzentrum) pointe l’avantage de la fermentation des plantes énergétiques: pas de risque vétérinaire, utilisation illimitée dans les exploitations d’élevage, zéro dépendance aux prix du marché des déchets organiques, débouché illimité du digestat en tant qu’engrais ne contenant aucun métaux lourds ou substance toxique.

On estime que les méthaniseurs – en moyenne de 500 KW – absorbent 350 ha de maïs d’ensilage par an. Ainsi, l’utilisation de celui-ci dans les unités allemandes a conduit à un développement exponentiel des surfaces agricoles destinées à la production de biogaz. En 2014, sur 2,5 M d’hectare de maïs cultivé, 820 000 ha soit un tiers, était dédié à cet usage représentant 75% des cultures de maïs de toute l’UE pour la méthanisation. Une situation qui n’est pas sans conséquence.

Elle a engendré une flambée du prix des fermages avec un renouvellement en fin de bail au plus offrant quand les terrains ne sont pas rachetés par une usine de méthanisation ou par les agriculteurs qui leur fournissent les céréales énergétiques. La bulle spéculative sur les terres agricoles a provoqué une hausse importante du prix des terres arables (le prix de l’hectare avait atteint 80.000€ en 2012, dans le nord de l’Allemagne). La production laitière allemande est devenue dépendante de la concurrence exercée par le développement des surfaces agraires destinées à la production de biogaz et les agriculteurs qui n’ont pas fait le choix de l’énergie verte sont restés sur la touche.

L’activité de méthanisation a aussi entraîné une transformation des paysages avec le retournement accru des prairies et une baisse régulière du cheptel allemand. En Bavière, 90% des zones de prairies riches en biodiversité ont disparu, souvent victimes du maïs. On retrouve celui-ci aussi planté sur des tourbières. En 2013, 2,2 millions d’hectares avaient quitté l’alimentaire, soit 20% dans certaines régions.

Ainsi, le bilan écologique du biogaz en Allemagne est désastreux. Selon un calcul de l’association écologiste Nabu, la quantité de carbone séquestrée dans les sols qui est relâchée dans la méthanisation serait de 700g de CO2 au kWh soit autant que certaines centrales au charbon. Une autre inquiétude est relayée par les responsables de la qualité de l’eau. Elle concerne les tonnes de déchets de digestion utilisés comme engrais sur les champs de maïs. Les charges en nitrates mesurées dans les nappes de surface sous les champs de maïs se situent à plus du double des valeurs autorisées. Autre dérive, la culture de maïs ayant atteint les limites écologiques, la filière biogaz a eu recours à l’importation de maïs de Pologne et de République Tchèque pour produire davantage d’électricité subventionnée.

En 2012, cette situation conduit le gouvernement allemand au vote d’une nouvelle loi EEG qui réduit l’utilisation de maïs et de céréales à 60% maximum du poids total des intrants. Pour pallier à cette limite, les producteurs de méthane se tournent vers les cultures de betterave sucrière et de sorgho qui se multiplient à leur tour. L’utilisation des effluents d’élevage est aussi encouragée financièrement, notamment pour les petites installations qui utilisent à 80 % des déjections animales. En 2014, les tarifs d’achat préférentiels de l’électricité à partir des cultures énergétiques sont supprimés. Depuis 2017, l’Allemagne fait de nouveau marche arrière en limitant l’apport de maïs comme substrat à 44%. Objectif : « augmenter le rendement des unités existantes, travailler sur d’autres cultures, sur la valorisation des déchets ». Ce qui explique que le nombre de nouvelles installations n’ait guère évolué depuis 2015 hormis de petites installations au lisier d’une puissance maximale de 75 kW tandis que la puissance des unités existantes n’a cessé d’augmenter pour arriver à une moyenne de 400 kW par site.

Dans le même temps,  la colère des contribuables s’amplifie car l’augmentation des coûts générés par les énergies renouvelables est payée par les consommateurs dont la facture d’électricité a grimpé d’année en année pour atteindre aujourd’hui 30,43 cents/kWh. En se basant sur la consommation moyenne d’électricité d’un ménage en France, la facture est d’une cinquantaine d’euros par mois contre plus de 90 euros de l’autre côté du Rhin. Enfin, l’électricité est aussi plus taxée en Allemagne : 25 euros le mégawatt/heure hors TVA chez nous contre 98 euros, dont plus de la moitié est la conséquence du développement des énergies renouvelables.

D’après une synthèse de l’OFATE, la réduction significative des subventions qui assuraient la rentabilité des installations et la durée de vie limitée de celles-ci devraient entraîner, selon le scénario de référence, la mise à l’arrêt des unités existantes et la disparition progressive du parc d’installations de biogaz en Allemagne d’ici 2035.

Les ambitions françaises 

Alors que la méthanisation était déjà mature en Allemagne, elle commençait à se développer en France. En 2013, le plan énergie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA) est lancé. Il vise à valoriser l’azote organique, en l’occurrence celui des effluents d’élevage pour diminuer la dépendance de l’agriculture française à l’azote minéral et permettre aux exploitations d’atteindre une plus grande autonomie. L’objectif était de développer en France, à l’horizon 2020, 1000 méthaniseurs à la ferme, contre 90 à fin 2012.

Evolution du parc français de méthanisation à la ferme

Il faut attendre 2014, pour que la France, après avoir longtemps tergiversé, adopte une politique volontariste pour favoriser la production de biogaz et mette en place une des législations les plus complètes en la matière. Celles-ci sont fixées par la loi relative à La Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV) de 2015 et la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), fin 2016. La LTECV définit les quantités de cultures énergétiques et alimentaires valorisables en méthanisation. Elle autorise aussi les résidus végétaux et certaines cultures intercalaires à vocation énergétique tandis qu’un décret de 2016, pose la limite de 15% pour l’alimentation des centrales en cultures énergétiques ou alimentaires produites à titre de cultures principales. Le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation autorise la méthanisation des substrats suivants : fumier, déchets agricoles et certaines cultures énergétiques, certains déchets de l’industrie agroalimentaire (fruits et légumes, déchets d’abattoirs, graisses, etc.), déchets de restauration, biodéchets ménagers, biodéchets des supermarchés et de la distribution, et boues d’épuration des stations de traitement des eaux usées.

Pour l’ADEME, « la méthanisation est une filière prometteuse aux bénéfices multiples, tant en termes environnementaux (traitement des déchets, production d’énergie renouvelable, diminution des émissions de gaz à effet de serre…) que de diversification des activités agricoles, notamment pour les éleveurs » (Avis de l’ADEME 2016). L’agence précise que son principal gisement est le secteur agricole et que tout type d’installation de méthanisation constitue un outil industriel. En développant la méthanisation pour le secteur agricole, l’ADEME évalue un potentiel d’énergie à l’horizon 2030 d’environ 6 Mtep (Mégatonne équivalent pétrole) sachant que la consommation d’énergie primaire en France était de 233 Mtep en 2019 (source BP Statistical Review). Le Code rural quant à lui définit la méthanisation comme une activité agricole à condition qu’au moins 50 % des matières entrantes soient issues d’exploitations agricoles et que le capital de la structure soit détenu majoritairement par des agriculteurs.

Si l’objectif du plan EMAA pour 2020 n’a pas été complètement atteint, la politique incitative a porté ses fruits. En mars 2018, la filière méthanisation représentait, selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, environ 400 installations agricoles, territoriales et industrielles, dont 230 à la ferme. Depuis, les mises en services d’unité se sont accélérées et en 2020, 812 unités en service et 362 en projets étaient recensées.

Contrairement à l’Allemagne, les ambitions françaises concernant l’injection de biométhane (biogaz épuré) dans les réseaux de gaz (distribution ou transport) sont élévées. Fin 2020, les installations le permettant étaient au nombre de 214. Or, pour répondre à l’objectif fixé par la LTECV de parvenir à 10 % de gaz « renouvelables » dans les consommations de gaz naturel à l’horizon 2030, il faudrait mettre en service environ 5784 méthaniseurs. Et pour atteindre les 100% de biogaz à l’horizon 2050, comme le suggère une étude de l’ADEME, 42 800 unités de « gros calibre » seraient nécessaires. La filière s’interroge : qu’adviendra-t-il du prix de rachat du gaz « vert » qui est aujourd’hui trois fois supérieur au prix pour le consommateur ? Combien de temps l’État va-t-il pouvoir garantir ce prix de rachat ? En novembre 2020 un nouvel arrêté prévoyait une baisse des tarifs d’achat et introduisait une dégressivité trimestrielle.

Le ministère de la Transition écologique et solidaire considère le gaz issu de la méthanisation comme une énergie renouvelable car avec 10% de biogaz en 2030, il permet d’éviter 12 millions de tonnes de CO2 par an (3% de nos émissions) prévoit le ministère. Avec un système gazier en 2050 basé à 100% sur du gaz renouvelable, 63 millions de tonnes de CO2 par an seraient économisées, selon l’ADEME.

Des objectifs compatibles avec l’agriculture paysanne ?

Actuellement, la majorité des unités installées à la ferme sont des petites unités en dessous de 10 000 tonnes de matières entrantes par an, soit d’une puissance inférieure à 285 KW. Or, pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé, l’Etat, encouragé par le lobbying très actif des entreprises gazières, est amené à subventionner en priorité les grands projets de méthaniseurs. «  Passer à une échelle plus large suppose de développer des méthaniseurs de grande taille », confirme un écrit du ministère de la Transition écologique et solidaire. Ainsi, seuls les grands projets de centrales sont éligibles à l’offre de prêt mise en place par l’État et qui peut aller jusqu’à un demi-million d’euros.

Avec ses 97 installations en fonctionnement (2019) et 30% de ses communes raccordées au réseau de distribution du gaz, la Bretagne est un bon laboratoire pour observer la tendance des futures mises en services.  Un pacte biogazier breton, signé en 2019, entre l’État, la Région Bretagne, l’Ademe et GRDF notamment, prévoit que l’objectif de 10% de biogaz injecté dans les réseaux soit atteint dès 2025. Plus de 150 projets d’injection étaient en cours de réflexion en 2020, dont 90% portés par le monde agricole. Or, il s’avère que la majorité des projets de demande de subvention concernent des méthaniseurs au sein d’élevages industriels démesurés, projets qui encouragent les grandes exploitations à s’accaparer toutes les terres disponibles. Selon René Louail, ancien conseiller régional écologiste de Bretagne interrogé par le média indépendant Bastamag « on assiste à la deuxième révolution silencieuse de l’agriculture, qui balaie complètement l’agriculture paysanne. « 

Pourtant, contrairement à l’Allemagne, la France, avec sa réglementation fixant la limite de 15% maximum de cultures alimentaires dans le plan d’approvisionnement des méthaniseurs, semblait s’être prémunie contre les dérives observées outre-Rhin…

Les petites unités fonctionnent en général avec les propres déchets de la ferme, complétés parfois avec quelques intrants extérieurs qui peuvent être issus de l’industrie agroalimentaire. Daniel Chateigner, membre du Collectif Scientifique National Méthanisation raisonnée (CSMN) observe que « ça se complique avec les grosses unités, faussement appelées « agricoles collectives », où l’on injecte 40 000, voir 50 000 tonnes d’intrants par an. C’est pourtant celles-ci que le gouvernement veut développer ». Ces installations font craindre des compétitions pour l’approvisionnement en substrat et une concurrence entre les cultures alimentaires et les cultures énergétiques.

Un phénomène qui s’étend de façon inégale à tout le territoire français comme en témoignent des actions de paysans dans plusieurs régions.  Dans l’Orne, par exemple, la Confédération paysanne  protestait contre une unité de méthanisation dont les exploitants ont acquis 100 hectares de terres cultivées pour alimenter le digesteur. Elle constate également un prix des ressources fourragères bien au-dessus des prix pratiqués avant l’arrivée des méthaniseurs – 80 euros, contre 40 euros la tonne de paille à presser.

Selon les calculs du CSNM, atteindre l’objectif de 10% de méthanisation de gaz en 2030 impliquerait de consacrer plus de 18 000 km² – soit la superficie de trois départements français – à des cultures à destination des méthaniseurs.  Alors comment remplacer tout le biogaz importé par le biogaz produit d’ici 2050 ? Il semble qu’une erreur de calcul se soit glissée dans les prospectives des décideurs. Pour une grande part, les gaziers (Engie, GRDF, GRTgaz, Coénove…) influencent la décision publique. Preuve en est lorsque la région des Hauts de France annonce « plusieurs milliers d’installations agricoles et des millions de tonnes d’intrants » d’ici 10 ans (alors que 1000 unités = 1 unité tous les 5 km) tout en précisant qu’elle s’appuie sur des « dires d’experts » de GRDF qui pourront être revus à la baisse… De son côté,  la Haute autorité à la transparence de la vie publique confirme le lobbying très actif de GRDF.

A noter qu’en 2018, juste avant son départ du gouvernement, Nicolas Hulot a signé un décret qui relève à 100 tonnes de matières entrantes par jour (soit plus de 36 000 tonnes par an) au lieu de 30, le seuil en dessous duquel un projet d’installation ne doit pas faire l’objet d’une enquête publique et administrative (installation dite « hors régime d’autorisation en installation classée »)Or, dans la mesure où un gros méthaniseur de 610 KW consomme 30 tonnes d’intrants par jour, peu de projets sont aujourd’hui concernés par l’enquête publique.

La méthanisation encourage inévitablement un certain modèle agricole. En effet, pour garder son indépendance en terme d’approvisionnement en intrants, les projets individuels de méthanisation impliquent de gros élevages. Selon Solagro (société d’ingénierie et de conseil), les installations en fonctionnement en France dépassent une puissance de 100 kW électrique. Pour pouvoir alimenter ce type d’installations, il faut disposer de fumier produit par 300 vaches et optimiser son unité implique de laisser les animaux en stabulation, les effluents à proximité du méthaniseur pour le nourrir quotidiennement. La méthanisation semble assez contradictoire avec l’agriculture paysanne soucieuse d’élevage en plein air. Solagro révèle d’ailleurs être sollicité principalement pour des projets de méthanisation couplés avec des élevages industriels tandis que René Louail associe la méthanisation à « une pompe à subventions pour soutenir l’agriculture industrielle en crise structurelle ». A titre d’exemple, pour une unité de méthanisation (biogaz injecté dans le réseau) adossée à trois exploitations agricoles qui recensent au total 240 truies naisseur-engraisseur (soit environ 3500 têtes) et 100 vaches (production laitière) fournissant 11 000 tonnes d’intrants par an, l’investissement est de 2 468 000 € HT. Le montant des subventions obtenues est de 470 000 € qui se décomposent comme suit :  300 000 euros de l’ADEME, 120 000 euros de la région et 50 000 euros du département.

A y regarder de plus près, la méthanisation ne serait donc pas une énergie aussi verte et aussi « propre » qu’on veut nous le faire croire ?

Alors que le gouvernement s’apprête à intensifier le développement de la filière de méthanisation, via la programmation pluriannuelle de l’énergie, la Confédération paysanne estime qu’il est urgent de réaliser un premier bilan de la méthanisation en France par des évaluations sur le terrain et une Analyse de Cycle de Vie (ACV) complète, prenant en compte l’ensemble des impacts environnementaux.

 

A NOTER: Depuis le 10 mars et jusqu’au 30 mars, le gouvernement a mis en place une consultation publique méthanisation agricole où il nous interroge sur les textes de loi encadrant l’installation et le fonctionnement des usines à risque environnemental.

 

La semaine prochaine, la dernière partie de notre enquête sur la méthanisation se focalisera sur les enjeux de la production de biogaz dans notre département du Lot au regard des spécificités de notre territoire. 

 

Intramuros, pour être informé de ce qui se passe dans nos territoires

IntraMuros est une application à télécharger sur votre smartphone (Android ou iOS).

Elle vous permet d’accéder aux informations du « bassin de vie » que vous avez choisi, soit des communes, soit des intercommunalités.

Par exemple, chez nous, vous pouvez sélectionner Gignac, Cressensac, Cauvaldor, etc. Mais si vous souhaitez avoir des nouvelles d’une commune de Normandie ou d’Alsace, c’est aussi possible pour peu que cette commune soit affiliée à la plateforme Intramuros (c’est le cas de 1577 communes à ce jour).

Comment ça marche ? En sélectionnant une commune, vous découvrez les informations et les services de son territoire.

  • Soit vous allez vous même consulter les informations qui vous intéressent.
  • Soit vous vous abonnez (en cliquant sur le symbole « cloche ») à un service, un commerce ou une association.

Si vous vous abonnez par exemple à notre association Gignac Ensemble et que nous organisons un événement, vous recevrez automatiquement un message dès lors que la mairie aura validé notre demande.

Page d’accueil de la rubrique « Journal » Page des associations gignacoises dans la rubrique « Services »

Le cinéma à domicile, suite

 

Du 24 au 30 mars, et comme chaque année, c’est « La Fête du Court Métrage ».

Tout comme l’an passé, la programmation est intégralement disponible en ligne et c’est gratuit : il suffit de s’inscrire sur la plateforme dédiée.

Des projections en espace extérieur sont aussi prévues, notamment à Tulle, les détails sont sur le site.

L’ensemble se compose d’environ 150 courts-métrages (de 5 à 30 minutes chacun), il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges. La plateforme vous propose même des packages thématiques (les incontournables, jeune public, etc.) pour vous aider à choisir si besoin était.

Vous regardez à votre rythme, mais jusqu’à mardi soir seulement !

Voici quelques unes de nos suggestions (parmi celles que nous avons visionnées) : Omnibus, Le Mozart des pickpockets, Father & Daughter, Ordalie, Shéhérazade et le délice casher, Expire, La Parcelle.

Dossier méthanisation – Partie 1

La méthanisation quésaco ? 

La méthanisation consiste à mélanger des déjections animales, des cultures intermédiaires (avoine, orge…), des résidus végétaux, divers déchets organiques dans un digesteur appelé aussi méthaniseur. Cette grosse marmite chauffe la mixture à 38°C pendant au moins 40 jours. Le principe repose sur la dégradation de la matière organique par des micro-organismes en absence d’oxygène (anaérobie). Après dégradation, on obtient un digestat (produit humide), concentré d’azote, de phosphore et de micro-organismes. Le biogaz qui se dégage de la marmite est composé de 50 à 70% de méthane (CH4), de 20 à 50% de gaz carbonique (CO2) et de quelques traces d’ammoniac, de sulfure et d’azote.

Ce biogaz est considéré comme une source d’énergie renouvelable car il peut être utilisé de diverses manières : soit sous la forme d’un combustible pour produire in fine de l’électricité et/ou de la chaleur ou être directement injecté dans le réseau de gaz naturel, soit sous la forme d’un carburant : le bio méthane.

Cette technique s’est développée dans les secteurs agricole et industriel qui disposent d’importants déchets qu’il s’agisse de fumiers, lisiers, boues d’assainissement et autres déchets organiques (végétaux, de l’agro-alimentaire…). Le bénéfice est double: valoriser les déchets organiques tout en produisant de l’énergie. En France, les installations concernent l’industries (agroalimentaire, papeterie, chimie), les stations d’épuration des eaux usées urbaines et les installations liées au traitement de déchets ménagers (après un tri mécanique ou collecte séparée des biodéchets). Mais c’est à la ferme ou en installations centralisées (installations de grande taille regroupant plusieurs agriculteurs qui mobilisent et traitent les déchets d’un large territoire) que le secteur se développe le plus (70 créations par an depuis 2015).

Les éleveurs gaziers

Depuis de nombreuses années, les agriculteurs souffrent du poids des charges qui leur incombent et de la fluctuation des prix du lait et de la viande. Victime de la concurrence des autres pays européens qui produisent à moindre coût, la production française (labellisée ou non) est parfois vendue en dessous de son prix de revient. Les laitiers sont les plus touchés.

Un certain nombre de gros éleveurs voient en la méthanisation une opportunité pour diversifier leur activité et gagner en qualité de vie. A première vue, elle offre une méthode simple et efficace pour valoriser les déjections transformées en ressource avec le digestat qui est épandu en guise d’engrais sur les terres. La chaleur dégagée par le dispositif sert à chauffer l’exploitation et la vente de l’électricité produite apporte un complément de revenu non négligeable. Cependant ce n’est pas une solution miracle et elle s’adresse d’abord aux éleveurs dont l’exploitation est en suffisamment bonne santé financière pour pouvoir investir.

Malgré le coût de l’investissement, les unités de méthanisation à la ferme continuent de se multiplier car les initiatives sont soutenues par les pouvoirs publics. Les subventions d’investissement sont de l’ordre de 20% et le prix de rachat de l’électricité est attractif. Pour un méthaniseur d’une puissance de 180 KW, ce dernier est d’environ 21 centimes d’euros le kWh (plus la puissance du digesteur augmente, plus le prix de rachat diminue). Il est intéressant de noter que ce tarif est supérieur au tarif de base vendu par EDF aux consommateurs soit environ 16 cts/kWh. De surcroît, les contrats sont établis sur vingt ans. Ce qui permet pour un méthaniseur de cette puissance un retour sur investissement d’environ 15 ans.

Dans le prix de rachat est incluse une prime aux effluents (elle est maximale si les effluents d’élevage dépassent les 60% du mélange méthanisé). Son objectif est de limiter l’incorporation des cultures principales et intermédiaires (les CIVE) dans les digesteurs. Mais le potentiel méthanogène est très disparate selon les intrants. Les déjections animales ont un faible pouvoir méthanogène tout en permettant un équilibre physico-chimique indispensable à l’intérieur du digesteur. Les résidus de culture tels que les résidus de maïs et de céréales contiennent quant à eux une forte teneur en carbone et un taux élevé de matière sèche. Combinés, ils servent de support aux micro-organismes.

Cependant, en dépit des subventions qui supportent une partie de l’investissement, les pouvoirs publics font le choix de développer une politique énergétique en faisant porter le risque aux agriculteurs dont la dette est déjà conséquente. Le coût d’investissement pour une unité de méthanisation est très élevé, entre 6.000 à 12.000 € par KW (dégressif selon la taille) et la cogénération n’est viable que grâce à un tarif de rachat privilégié qui peut baisser à tout moment. N’y a-t-il pas un paradoxe entre une production alimentaire sous rémunérée et une production d’électricité généreusement rétribuée ?

Un monde agricole divisé 

Pour les agriculteurs « convertis », la méthanisation engage dans « un cercle vertueux en circuit court et conduit à plus d’autonomie ». Ainsi, ils mettent en avant la réduction de leur dépendance aux engrais minéraux et aux produits phytosanitaires grâce à l’épandage du digestat. D’après une étude de l’INRA, la digestion anaérobie augmente la valeur fertilisante azotée et la valeur amendante organique tandis que le flux de carbone entrant dans le sol serait inchangé. De plus, le digestat se substitue au fumier qui introduisait des mauvaises herbes dans les parcelles.

Selon ces agriculteurs gaziers, la méthanisation n’a rien changé aux pratiques et elle encouragerait plutôt une agriculture respectueuse de l’environnement avec l’allongement des rotations, la diversification des assolements et  la valorisation des couverts d’intercultures (CIVE), des méthodes qui améliorent la structure des sols et favorisent la vie biologique. Pour les éleveurs implantés en zone touristique, réduire les nuisances olfactives de l’épandage traditionnel est un autre argument en faveur de la méthanisation. Pour d’autres, les entrées et sorties de l’unité favorisent les échanges avec les autres exploitations du territoire (comme l’échange paille de maïs/digestat).

Si certains éleveurs sont autosuffisants en matière de substrats, d’autres ont fait le choix inverse et leur approvisionnement vient de l’extérieur (fumiers d’autres fermes, résidus céréaliers, résidus d’huile de colza et de tournesol, du marc de pomme et d’agrumes, déchets d’industries agro-alimentaires…). Malgré une importante dépense pour l’achat des déchets, la production de méthane ainsi optimisée permet de rester bénéficiaire. Un choix qui cependant éloigne de la vocation agricole et alourdi le bilan carbone de l’opération à cause de l’acheminement en camion des « aliments » du digesteur.

A l’opposé, nombre d’agriculteurs dénoncent le principe de produire des céréales pour alimenter une « usine à gaz ». Pour eux, les produits agricoles sont détournés de leur vocation première à savoir nourrir les hommes et les animaux d’élevage. Quant à la prime de rachat conçue pour inciter l’agriculteur à limiter ce type d’intrant, elle n’est pas selon la Confédération paysanne un garde-fou suffisant. Rentabiliser une unité industrielle de méthanisation nécessite un apport à haut pouvoir méthanogène et la tentation est grande de produire du maïs en quantité pour alimenter l’installation car plus la matière est riche en carbone, plus le processus de transformation en méthane est efficace. On observe déjà une concurrence sévère entre cultures alimentaire et énergétique et notamment entre le maïs destiné aux bêtes et le maïs à vocation énergétique. Par exemple, d’après le témoignage, en 2020, d’un agriculteur du Finistère, le maïs sur pied qu’il achetait 1.000 € l’hectare est passé à 1400 €.

Bien que, depuis 2016, la loi TECV (loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte) encadre l’utilisation des cultures énergétiques et limite les cultures principales à 15% des substrats, ni les cultures intermédiaires, ni les prairies permanentes ne sont comprises dans ces 15%. Toujours d’après la Confédération paysanne, « on observe donc sur le terrain des stratégies pour alimenter les méthaniseurs : maïs en cultures intermédiaires, prairies ensilées, etc. Trop de végétaux qui ne sont pas des déchets alimentent les méthaniseurs, au détriment de la souveraineté alimentaire et de la solidarité entre paysan.nes ». Une situation qui « provoque des accaparements de terres et un renchérissement du prix du foncier ».

Alors que beaucoup de résidus, comme la pulpe de betterave, utilisés jusqu’ici pour les bêtes, prennent maintenant le chemin des digesteurs et qu’il faut acheter des aliments pour les remplacer, bien des agriculteurs pensent que « le monde agricole marche sur la tête ». Pour eux, si le revenu de la méthanisation passe au premier plan, on court le risque que « le lait devienne un sous-produit ».

Par ailleurs, selon un rapport du Collectif Scientifique National Méthanisation, la méthanisation entraîne une accélération du cycle du carbone. Traditionnellement, les fumiers nourrissent les sols avec leur carbone. En mettant ce carbone dans le méthaniseur, il revient rapidement dans l’atmosphère sous forme de gaz carbonique (CO2) plutôt que d’être stocké durablement dans les sols.

Enfin, la méthanisation est une activité à risques et des accidents surviennent régulièrement: fuites de méthane  qui peuvent déclencher une explosion (l’effet de serre engendré par le méthane est 25 fois plus élevé que celui du CO2 ), débordement de cuve de digestats provoquant des risques sanitaires et environnementaux (ex: pollution en ammoniaque d’un fleuve côtier qui alimente une usine d’eau potable dans le Finistère en 2020).

 

La semaine prochaine, nous comparerons le modèle allemand et les ambitions françaises. 

Réunion Extraordinaire du Conseil Municipal du 10 mars (suite)

Vous pouvez écouter ci-dessous l’audio de cette réunion :

Une mise au point nécessaire

Cette mise au point fait suite au message lu par notre maire, à la toute fin de l’enregistrement, message écrit par [Jxxx Mxxxx](*) qui, lors des élections municipales faisait partie de la liste « Gignac Ensemble ». En substance, il tenait à dire que bien que présent sur cette liste, il se désolidarisait de l’action actuelle de l’association « Gignac ensemble ». Il a raison puisqu’il ne se reconnaît pas dans l’action de celle-ci mais de la même façon, notre nouvelle association ne revendique pas dans ses rangs la présence de tous les membres de la liste de candidats susnommée. Tous ceux-ci ont été informés de notre démarche, plusieurs réunions se sont tenues et tous les documents nécessaires à la mise en œuvre de notre association leur ont été soumis. Jamais il n’y a eu obligation d’adhérer à notre association. C’est le choix individuel de chacun et en connaissance. Afin qu’il n’y ait pas d’amalgame, tous ces documents ont été publiés sur notre site Internet.

Nous avons gardé le nom « Gignac Ensemble » parce que cette volonté associative est venue des quelques personnes qui étaient au départ de cette aventure et qui y voient comme une forme de continuité logique. À ce sujet nous avons également publié la liste des membres du CA et du bureau de notre association, tout un chacun peut ainsi voir qui sont les rouages de notre travail rédactionnel : d’anciens membres de la liste de candidats mais également d’autres personnes intéressées par notre démarche associative et par notre projet.

On peut juste regretter que [Jxxx Mxxxx] n’ait pas souhaité nous joindre à ce sujet car nous aurions pu publier son courrier sur notre site de façon à ce que les choses soient claires le concernant.

(*) Nous avons choisi de masquer le nom pour conserver la confidentialité vis à vis d’Internet

Connaissez-vous les AMAP ?

AMAP = Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne

On recense un peu plus de 2000 AMAP en France, qui ont toutes le statut d’association, et qui sont regroupées (pas forcément toutes) au sein du mouvement MIRAMAP.

Les objectifs des AMAP sont multiples :

– Préserver l’existence et la continuité des fermes de proximité dans une logique d’agriculture durable, c’est-à-dire une agriculture paysanne

– Assurer un revenu régulier et équitable aux paysans en leur permettant d’écouler la totalité de leur production.

– Fournir aux consommateurs une alimentation saine, souvent bio mais pas toujours, composée d’aliments frais, de saison, produits à partir de variétés ou races animales de terroir ou anciennes.

– Etre un circuit court de distribution sans aucun intermédiaire.

Les AMAP sont considérées comme participant de l’économie sociale et solidaire.

Producteurs et consommateurs sont liés par un contrat dans lequel l’agriculteur s’engage à fournir aux consommateurs un panier par semaine – pour les légumes – ou moins souvent pour les produits qui se conservent. Le prix du panier est calculé en fonction des coûts de production et non pas du poids de la marchandise : les consommateurs partagent ainsi les aléas climatiques qui peuvent modifier, à la baisse comme à la hausse, la quantité des produits attendus.

Et chez nous ?

L’AMAP la plus proche de Gignac est celle de Brive. Les distributions ont lieu le jeudi à la Guierle, sous la halle Georges Brassens.

On y trouve les produits suivants : légumes et fruits de saison, viandes de bœuf, veau, agneau, porc et poulet, œufs, poissons, produits laitiers, pains, miels, jus de pomme, noix, pruneaux, et même du café.

Il n’y a aucune obligation à prendre telle ou telle catégorie de produits, il suffit juste de décider à l’avance de ce qui nous intéresse.

Certains d’entre nous sont adhérents à l’AMAP de Brive, aussi, si vous êtes intéressé pour nous rejoindre ou simplement vous renseigner, n’hésitez pas à nous contacter : contact@gignac-ensemble.fr

 

Ci-dessous, une interview d’Elisabeth Carbone, co-présidente de l’AMAP de Brive et secrétaire au MIRAMAP, donnée sur France Bleu Limousin :

 

Et pour répondre à vos dernières interrogations d’une manière ludique, feuilletez la B.D. « AMAPien, pourquoi pas moi ? ».

 

Alors maintenant, à vous de choisir comment vous voulez vous nourrir !

Les séances de cinéma reprennent, mais à domicile

Le cinéma REX de Brive nous informe de la reprise de sa programmation, sous forme distancielle, en partenariat avec la plateforme numérique « La vingt-Cinquième-Heure ».

Mise en place en mars 2020 lors du premier confinement, la salle de cinéma virtuelle La Vingt-Cinquième Heure est un service d’e-cinéma géolocalisé. Le principe est simple : il suffit de réserver votre billet (5€) pour la séance de votre choix et de profiter de votre film à domicile en vous connectant sur la plateforme : https://sallevirtuelle.25eheure.com/cinema/403.

Pour cette semaine du 17 au 23 mars, la programmation comprend « The Last Hill Billy », « Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait », et « Eva en août ».

Pour en profiter, il faut être localisé à moins de 50 km de la salle de cinéma, il faut donc activer le service de géolocalisation sur votre ordinateur ou tablette.

Bonnes séances !

 

Vous vous trompez !

Depuis plusieurs jours, les écrits et les propos de Madame la Maire et de son équipe tendent à nous qualifier d’ « opposition » et à nous enfermer dans un rôle négatif voire néfaste que nous refusons. Nous ne serons pas les vilains petits canards de la démocratie gignacoise car ce serait bien trop restrictif et simple quant au contenu de nos articles. Nous respectons trop ce que le mot « démocratie » veut dire, c’est pourquoi à aucun moment nous ne remettons en cause la légitimité des élus.

Nous ne sommes pas d’accord avec les méthodes employées en terme de communication et d’implication collective des habitants de notre commune mais cela ne fait en rien de nous des opposants qui seraient contre tout et n’importe quoi.

Nous revendiquons une démarche informative et transparente qu’il est possible de retrouver dans tous nos articles. Cette démarche soutenue par l’intelligence collective convoquée en amont de chaque parution de notre newsletter se retrouve dans les argumentaires développés à chaque moment de nos écrits.

Nous ne portons surtout pas une posture improductive qu’on voudrait nous prêter car c’est tout le contraire que nous recherchons : une voie réfléchie, constructive et surtout pas réactionnelle.

Evidemment c’est plus facile de nous enfermer dans une posture du « non », d’obstruction systématique et disqualifiante mais nous resterons fidèles à ce que nous assumons depuis bientôt plus d’un an maintenant : le savoir vivre ensemble.